Cahiers techniques de l'AEU2 - N°5 CONSTRUIRE LA VILLE SUR ELLE-MÊME - page 108

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
CONSTRUIRELAVILLESURELLE-MÊME
PORTÉEOPÉRATIONNELLE
La demande sociétale de «minimisation de la gêne des chantiers »
est importante. Or ces chantiers participent à l’évolution vers une
villedurableenperpétuel renouvellement.
Conclu enmars 2013, le projet FURET « Chantiers furtifs urbains »,
financé par l’Agence Nationale de la Recherche, aborde le milieu
urbain dans toute la complexité notamment liée à la multitude
des chantiers qui sont chaque jour en co-activité sur un territoire.
Le projet a permis de produire des connaissances sur les outils
disponibles pour une meilleure connaissance du sous-sol, sur la
façon dont les habitants perçoivent les chantiers urbains, sur les
différentes nuisances générées et les modalités possibles de leur
réduction.
Il a également conduit à l’élaboration et au testd’unoutil d’aideà
la décision à disposition desmaîtres d’ouvrages pour unemeilleure
coordinationetunmeilleursuivi temporelet territorialdeschantiers.
Comme pour nombre de programmes de recherche, un travail
complémentaire a été nécessaire pour tirer des connaissances
produites et des outils esquissés une véritable méthode utilisable
sur le terrainpar lesmaîtres d’œuvre. C’est cetteméthodede travail
qui est retranscriteà travers cettefiche.
DESCRIPTION
Laméthode de travail issue du projet FURET positionne la question
de la furtivitéaucentreduprocessusdeconceptionet réalisationdes
projetsurbains, venant à repenser le travail duconcepteur et sonap-
procheduchantier. Il ne s’agit pas seulement de s’intéresser à l’objet
à produire, au résultat final du chantier, mais aussi à son processus
de production, le chantier lui-même. De même, le citadin n’est plus
appréhendécommeundestinataireduprojet,maiscommeunusager
de lavilleàménager tout au longdes travaux.
Laméthodeproposée intègredonc laquestionde la furtivitéde la ré-
dactionde l’offreà la réceptiondes travaux, enpassantpar laconcep-
tionduprojet et ladirectiondes travaux.
Etape 1 - Un diagnostic et des objectifs de « furtivité » réalisés et
définisenamont duchantier
Enamontde lamiseenchantier de l’opérationd’aménagement, il est
utile de procéder à unDiagnostic de furtivité, qui passe par la colla-
borationde laMOEet laMOA, et qui peut associer des représentants
des riverainsconcernés.
Ce diagnostic, qui liste et précise les contraintes du site, pour régler
les problèmes d’incivisme et favoriser la relation quotidienne avec
les habitants, l’obligation pour l’entreprise de faire intervenir une
personne«contact»pour accompagner et «animer» lechantier.
Lesdeuxenjeuxmajeursàprendreencomptedanscetteétapeétant
d’unepart, lecontenudesclausesà intégrer et lamanièrede lespré-
senter, étant donné qu’elles ne sont pas forcément d’usage courant
pour la maitrise d’œuvre, et d’autre part, de manière concomitante,
labonneestimationdescoûts.
Etape2 -Une retranscriptiondesobjectifsdans leDCEduchantier
L’organisationduchantierestdécritedans lesdocumentset lescahiers
descharges, ycomprisunéventuel lot spécifique (par exemple, inter-
ventions artistiques sur le chantier), qui seront transmis aux entre-
prises lors du DCE. Ces pièces devront donc correctement traduire
lesobjectifset lespréconisationsde furtivitéadoptéspréalablement.
Certaines de ces obligations pourraient même devenir, en raison de
leur importance, descritèresdechoixpour ladévolutiondesmarchés.
Par exemple, peuvent être imposés des types d’engins spécifique-
ment (pour le bruit par exemple), des phasages parfois complexes,
des organisations particulièrement rigoureuses du chantier (zones
d’évolution et de stockage clairement définies), ou vient modifier
l’organisation déjà portée à connaissance. L’écoute des riverains et
de leurs propres demandes constitue le second point d’attention
majeur,afindepermettreuntraitementdesproblèmesdansdesdélais
raisonnableset compatiblesavec lechantier et lagêne ressentie.
Enfin, au-delàdesnuisances, il s’agit d’établir entre lechantier et son
environnement une sorte de « connivence » qui le fasse plus facile-
ment accepter comme un élément naturel de la vie de la ville. Par
exemple en soignant l’aspect aussi bien extérieur qu’intérieur du
chantier. Onpeut ainsi envisager desanimationséducatives, festives,
participatives ou artistiques aussi bien à certains moments clé du
chantier que tout au longde sondéroulement.
Etape3 - Lacommunicationautour dudéroulement duchantier
Révélés par des enquêtesmenées lors duprojet FURET, les éléments
les moins bien acceptés concernent les défauts d’information et le
non-respect desengagementsaffichés : délai, organisation, situation
du fait accompli. A cet effet, un soin particulier doit être apporté
à l’information relative aux évolutions à venir du chantier, et notam-
ment lorsqu’un imprévu permet de déboucher sur des objectifs
de furtivité du chantier déclinés pour chaque nuisance sur la base
d’une hiérarchisation de ces nuisances. Ces objectifs, validés avec
la MOA, constituent alors une référence commune qui sera donc
tracéeet actualisée tout au longde lavieduprojet.
PROJETFURET
(FURTIVITÉURBAINERÉSEAUXETTRAVAUX)
Approchesystémiquedescontraintespourunenouvelleméthode
deconceptiondesprojetsurbains
CHANTIERSFURTIFS
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FICHE
OUTIL
Echelledeprojet
- Opérationd’aménagement.
Typede renouvellement urbain
- Tous, particulièrement ceuxenmilieuurbaindense.
Étapede l’AEU
2
concernée
- Etape4«Concrétisation».
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