Cahiers techniques de l'AEU2 - N°5 CONSTRUIRE LA VILLE SUR ELLE-MÊME - page 130

130
RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
CONSTRUIRELAVILLESURELLE-MÊME
CONTEXTEETENJEUX
Leterritoirede l’AgglomérationduPaysdeDreuxconnaitdepuisplus
de10ansd’importantesmutations industriellesayantentrainéesune
déqualification progressive du paysage urbain. Souvent vastes et
localisésauseind’espacesstratégiques (centresurbains, entréesde
ville), cesensembles fonciersne trouventpaspour autant repreneur.
Danscecontextedifficile, lapolitiquede résorptiondes frichesaété
déclarée d’intérêt communautaire par l’agglomération et constitue
depuis uneprioritéd’intervention, étant entendueque seuls les cas
de reconversion les plus complexes à gérer font l’objet d’une action
publique.
Alors que la plupart des opérations de résorption ont été jusqu’à
présent à vocation économique ou d’habitat, l’acquisition d’une
ancienne fonderie en centre-bourg rural a nécessité qu’un usage
alternatif à la construction soit trouvé pour une partie du site.
Ainsi est né leprojet « Jardinde laFonderie».
Cet aménagement illustre comment la réintégration de la nature
au centre-bourg de la commune de Saulnières est apparue comme
la solution la plus pertinente pour résorber la friche industrielle, et
comment elle a pu s’effectuer tout en s’appuyant sur la mémoire
des lieux.
RÉPONSESAPPORTÉES
Une acquisition foncière cohérente
Créé en 1889, le site industriel des « Fonderies Techniques de
Saulnières » s’est développé jusqu’à occuper 4,5 hectares, cédé
aufil du temps àd’autres entreprises.
Lorsqu’elle a été acquise suite à une procédure de liquidation
judiciaire en 2008 par l’agglomération, la friche de la fonderie
occupait un espace de 1,7 hectares. Défaillance du propriétaire
exploitant, pollution avérée, bâtiments laissés à l’abandon depuis
plusieurs années et absence d’acquéreurs sérieux ont justifié cette
acquisitionde lacollectivité.
En parallèle, l’agglomération a négocié une emprise industrielle
voisine de 2,8 hectares, ayant autrefois également appartenue à
la fonderie, afin de pouvoir envisager une reconversion complète,
cohérenteet globaleà l’échelledes4.5hectareshistoriquesdu site.
Un choixd’aménagement « surmesure»
face aux contraintes
Naturellement, de par sa localisation centrale et stratégique, la
friche de la Fonderie était idéale pour prévoir dans le temps une
densificationàvocationd’habitatetune recompositiondesespaces
publicsducentredecettecommune, autour de laMairie.
Pour autant, de fortescontraintes se sont rapidement imposéesà la
collectivité, avec lesquelles il anécessairement fallucomposer pour
envisager le devenir de la fonderie. D’une part, la présence d’une
zone inondablesurglobalement lesdeux-tiersde l’empriseduprojet
restreignait fortement son potentiel de constructibilité. D’autre part,
le marché local de l’immobilier ne permettait pas la production
de près de 5 hectares de logements sur cette commune de
650habitants. Enfin, les campagnes de sondages de la pollution in
situont révéléune fortepollutiond’unepartiedu site.
Ainsi, le choix d’aménagement d’un jardin sur les espaces les plus
impactés, accompagnés du développement d’une trentaine de
logements sur lapartiedu siteexemptedecontraintes, représentait
en effet la « juste solution » entre une situation de statut quo
économiquement rentable mais inacceptable d’un point de vue
sanitaire comme paysager et une dépollutionmaximisée rendant le
projet horsdeportéedesfinancesde lacollectivité.
La conservationde lamémoiredu lieu
et lamise en valeur de l’activitépassée
La nécessité de « garder trace » de l’activité passée est apparue
comme une ligne directrice majeure qui a guidé la reconversion
opéréepar l’agglomération, etqui s’estexprimédedifférente façon :
- reconversion des bâtis du site en meilleur état et n’ayant pas
accueilli d’activités polluantes : typiquedes ensembles industriels
du 19
ème
siècle, leur reconversionen logements permet degarantir
une certaine typicité architecturale au bourg et d’éviter une
standardisationdes aménagements sur le territoire ;
- réemploi de différents éléments architecturaux : des poutres ont
été découpées pour être transformées en candélabres pour le
jardin, l’ancienne tour d’ascenseur est conservée en place pour
être remiseen valeur par unéclairageadapté,… ;
- réutilisationde la trame viaire : la tramedu jardin s’est inspiréede
l’ancienplandecirculation interneà l’usine :
- miseenplaced’un« jardind’accueil » :unedesséquencesdu jardin
de la fonderie a été dédiée à l’histoire du site et à son renouveau.
Grâce à la réutilisation d’une série de colonnes en fonte, les plus
anciennesde l’usine, unespaced’expositionenpleinair permettra
au visiteur de suivre, visuel à l’appui, l’évolution du jardin dans le
tempsetdecomprendreégalement le travail de reconversionopéré
par lacollectivité sur cette friche.
Territoire concerné et échelledeprojet
Territoire :
communede633habitants.
Echelle de Projet :
4,5 hectares de friche d’un ancien site de
production de pièces de fonte pour l’agriculture reconverti en
jardinpublicaccompagnéd’une trentainede logements.
Typede renouvellement urbain
- Requalification.
- Reconversiondes friches.
État d’avancement
- Encoursde réalisation.
29
FICHE
RETOUR
D’EXPÉRIENCE
RECONVERSIOND’UNEANCIENNEFONDERIE
en jardinpublic,àSaulnières (PaysdeDreux)
RECONVERSIOND’UNEANCIENNEFONDERIEENJARDINPUBLIC
...
1...,120,121,122,123,124,125,126,127,128,129 131,132,133,134,135,136,137,138,139,...140