Cahiers techniques de l'AEU2 - N°5 CONSTRUIRE LA VILLE SUR ELLE-MÊME - page 31

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LES LEVIERSPOURFAIRE LACONSTRUCTIONDE LAVILLESURELLE-MÊME
CAHIERTECHNIQUE
CONSTRUIRELAVILLESURELLE-MÊME
Cette vision globale dans laquelle s’inscrivent alors les
stratégies de régénération urbaine peut se concrétiser
sous différentes formes selon la réalité géographique,
tel que leplanguideou«master plan». Celui-ci donneun
cadreélargi d’interventionurbainesurunepériode longue
et est le fruit d’importants travauxprospectifs enamont.
C’est cequi a éténotamment engagépar RichardRogers
àDunkerque-Neptune
, où les réflexions ont
mené à changer l’échelle du centre-ville et à l’ouvrir sur
lamer. Ces démarches prospectives font suite en France
à une des premières expériences en lamatière et qui fait
aujourd’hui officede référenceen termesdeplanification
urbaine innovante : c’estcellede«Lyon2010» (voirencart
ci-après).
L’expérience lyonnaisedeplanificationurbaineprospective : leprojet « Lyon2010» REX
Dès les années 90, Lyon a été l’une des premières
agglomérationsà se lancer dansunedémarchedeprojet
de territoire prospectif baptisée « Lyon 2010 » et publié
en 1988.
MarcBonneville, dans lenumérode laRevueUrbanisme
consacré à Lyon 2010, souligne certaines postures
innovantesqui ont présidéà l’élaborationduprojet :
- «undroità l’expérimentation, horsdescadres légauxet
des pratiques habituelles », plaidé auprès des services
de l’Etat ;
- la prise de conscience de la construction européenne,
de l’internationalisation des enjeux et de la
globalisation économique » qui a conduit « à dépasser
les visions trop locales, à introduire des considérations
d’étalonnagede l’agglomération,etàprendrefortement
enconsidération lesdimensions économiques ;
- une très large consultation (...) adressée non pas
à la population ou aux représentants du monde
économique et social, mais mobilisant plutôt des
expertises extérieures et organisant des échanges
élargis ;
- l’introduction d’une démarche stratégique et le
passageduplanhabituel (sortedesuperPOS) auprojet
(...), postureensuitebanaliséeet reprisepar des textes
législatifs (loi SRU) ;
- la minoration des composantes uniquement spatialistes au profit d’autres champs en émergence (économie,
environnement, social, déplacement) ;
- l’adoptiond’orientations larges et souplespermettant denepas s’enfermer dansdes carcansoudans le juridisme ;
- le report du traitement des sujetsplusprécis versdesdocumentsd’application (POS, PLH, plans thématiques) ;
- l’introduction d’une dimension programmatique proposant une hiérarchisation des priorités, spatiales (zones
stratégiques) et temporelles, ainsi que leursdéclinaisonsopérationnelles ».
La réussitede l’expérience lyonnaise relèveengrandepartiede lagouvernanceetdu facteurhumain. «Lacommunauté
urbaine (Grand Lyon) s’est appropriée cette planification en la mettant en œuvre, y compris en la transformant ».
Bénéficiant d’un largeconsensus, laplanificationurbaine lyonnaise«n’apas àgérer seuledesenjeux lourdsoudifficiles »
qui « se situent autant, oudavantage, endehors de sonpérimètre trop restreint que sur le territoiregérépar leGrand
Lyon».
Figure 17 : Evolutionduprojetmétropolitain lyonnais
Source :
©SCOT2030AgglomérationLyonnaise
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