Cahiers techniques de l'AEU2 - N°5 CONSTRUIRE LA VILLE SUR ELLE-MÊME - page 78

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
CONSTRUIRELAVILLESURELLE-MÊME
Assurer la bonne coordination et participation des
acteurs face à la complexitédu sujet
Coordonner et dialoguer avec tous les acteurs
duprojet
est absolument nécessaire pour faire converger les
compétences, car la présence de pollution nécessite
l’intervention d’acteurs particuliers et d’équipes
spécialisées. L’expérience montre que le temps passé
au calage du projet et à la coordination des acteurs
est un investissement particulièrement utile. Plusieurs
bonnespratiques sont aussi àmettreenplace : partager
le financement des études entre parties prenantes,
pour éviter d’éventuels litiges et posséder la même
information ; regrouper l’intervention des prestataires
extérieurs en une seule étude, afin de faciliter
l’organisationet lamiseencommundesconnaissances ;
user d’outils de communication tels que le schéma
conceptuel (cf. encart ci-dessous) pour assurer le
partagede l’informationet l’appropriationdes enjeux.
Impliquer les riverains
suppose la mise en place
d’instances spécifiques de concertation pour pouvoir
instaurer undialoguecontinuavec leshabitants.
La communication « classique », du porteur de projet
à la population, ne suffit pas dans une opération en
sites pollués face aux inquiétudes que peuvent avoir
les riverains sur la pollution et les travaux liés à son
traitement. Du fait de la complexité du sujet, il s’agit
avant de s’entendre et instaurer un climat de confiance
entre population locale et porteur de projet. Plusieurs
actions doivent être alors mises en place : rendre
l’information accessible par un effort particulier de
pédagogie, user de transparence à bon escient pour
que les informations sensibles soient bien perçues
(climat deconfiance),mettreenplaceuneconcertation
« sur-mesure»aucontexte local,...
Tenir compte des pollutions de la planification à
l’aménagement
Intégrer les sites et sols pollués dans la planification
urbaine,
dans les PLU notamment, permet de tirer
le meilleur parti du foncier et d’opérer des choix qui
faciliteront la réalisationdeprojetsdurables. Il s’agitpour
cela dedévelopper les connaissances en s’appuyant sur
les inventaireshistoriques régionaux (BASIAS, BASOL,…),
les inventaires historiques urbains, ou atlas « friches »
mises au point par certains acteurs tels que les
collectivités de taille importante, EPF et EPA ; et enfin
les études historiques et documentaires propres au site
en question. Le travail réalisé lors de l’élaboration du
PLU de Vendôme illustre cette approche multi-scalaire
.Au-delàdecesoutils,c’estaussi le réseau
d’acteurs locaux qu’il faut mobiliser régulièrement pour
favoriser la remontée d’informations. Sur la base de
ces informations, l’enjeu est alors pour la collectivité
d’engager une réflexion sur le devenir de certains sites
(usage du sol adapté à sa qualité potentielle) et de
sécuriser les cessions / acquisitions.
Définir des usages alternatifs,
transitoires ounon, voire
dedépollution sur le long terme telleque laphytorémé-
diation,estpossible lorsqu’iln’existepasencoredeprojet
planifiésur la fricheouque lemarché foncier et immobi-
lier ne permet pas d’envisager un programme d’aména-
gement, telque l’illustre la reconversionde la fonderiede
Saulnières en jardin public
. Outre le fait
de connaîtreaupréalable l’état depollutiondu site, une
réflexionconcertée sur lepotentiel de la fricheconcernée
doit êtremenée. Une forte implication des populations
concernées très en amont est pour cela nécessaire.
Les usages transitoires possibles sont multiples : pro-
duction biomasse, centres artistiques, réservoirs de
biodiversité,plates-formes logistiques,espacesde loisirs,…
Assurer une dépollution pérenne,
c’est d’abord adapter
les solutions de dépollution aux contraintes de terrain
et aux objectifs du projet. Si les pollutions ponctuelles
(par exemple des fuites de cuves) doivent être recher-
chées et traitées, il faut s’interroger pour les pollutions
dites « historiques » de remblais, sur l’efficacité (coûts/
avantages) d’unedépollution totale. Il ne fautpasnégliger
par ailleurs les pollutions hors-site, qui nécessitent une
approche à part entière. Quant aux solutions de confi-
nement et aux mesures constructives, leur mise en
place suppose un certain de nombre de précautions.
Enfin, l’expérience montre par ailleurs que la pérennité
de lamémoirede lapollutiondes lieux, etdes restrictions
d’usage associées, ne peut être assurée que par leur
inscription aux hypothèques et dans les documents
d’urbanisme : la servitude d’utilité publique reste l’outil
àprivilégier.
Le schéma conceptuel
OUTIL
Lorsdes investigations, le schémaconceptuel est l’outil
dediscussionet decommunicationpertinent. Il permet
au spécialiste de l’environnement de présenter avec
pédagogie lesenjeuxde lapollutionetses impacts.Cela
consiste en un schéma qui modélise de façon simplifié
les usages et usagers (cibles), les vecteurs (air – eau –
sol) et les sourcesdepollution (terres et eaux).
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