Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 18

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
Figure4 : Forme
urbaineet densité :
vuepanoramique
sur Parisdepuis la
Tour Saint-Jacques.
©ChristianWEISS/
ADEME
Source :
/
LESEXIGENCESETNOUVELLES
PRATIQUESDELAVILLEDURABLE
Concevoir une ville intense, sobre et
agréable à vivre
EnFrance, les surfaces artificielles augmentent 3 à4 fois
plus vite que la population. Cette consommation intense
d’espace pour l’urbanisation est un phénomène relative-
ment récent, qui s’est accéléréàpartir des années 1960.
L’étalement urbain en est la cause principale. Il impacte
l’environnement mais aussi les ambiances, via la dispa-
rition des limites entre ville et campagne, la croissance
des besoins de déplacements et des nuisances sonores
associées, l’augmentation des pollutions, l’abandon des
quartiers anciens, l’éloignement des ménages les plus
modestes, etc. Il induit aussi une augmentation des dé-
penses publiques associée au coût d’infrastructures et
de réseaux pour desservir des territoires de plus en plus
éclatés.
Pour lutter contrecephénomène, l’objectifest faireémer-
ger des villes et des territoires plus denses et plus com-
pacts. En la matière, il existe un enjeu tout particulier
visant les tissus urbains existants, notamment les tissus
complexes et peu qualitatifs du point de vue des am-
biancesoude ladensitéque sont les zonesd’activités, les
faubourgs, l’urbanisationpériurbaine, etc.
Malgré cela, les termes de densité et de compacité sont
souvent rejetés par les populations etmême par certains
décideurs. Le ressenti de la densité est en effet une ex-
périence subjective : elle est associée à un urbanisme
des grands ensembles et perçue commeun synonymede
mal-vivre, de perte d’intimité ou encore de perte d’identi-
té. Ainsi unquartier composé de bâti de plus faibles hau-
teurs associé à des jardins en cœur d’îlot, comme celui
représentédans l’illustrationci-dessous, apparaît en règle
généralemoinsdensepour lesobservateurs. Pourtant, s’il
est relativement équivalent en termes de densité bâtie, il
accueille deux fois plus de logements à l’hectare que les
grands ensembles cités encomparaison.
Comment répondre à ces exigences de densité tout en
préservant l’intimité et la qualité du cadre de vie ? Com-
ment concevoir ladémarchededensificationcommeune
opportunitéd’améliorer cecadredevie?Lesnotionsd’in-
tensité et de diversité urbaines fournissent des éléments
de réponse.
L’organisation et la conception des formes urbaines in-
fluence la perception de la densité : les volumétries, les
équilibresentreespacesbâtisetnonbâtis, lesespacesde
respiration urbaine ou encore la diversité architecturale
sont des paramètres importants de la relation sensible à
l’environnement urbain. C’est également à travers l’orga-
nisationet laconceptionqu’il est possiblede répondreau
besoind’intimitédes logements.
La qualité des espaces extérieurs, et en particulier des
espaces publics, est également essentielle pour favoriser
uneperceptionpositivede ladensité. Espaces de viepar-
tagés, ils peuvent constituer un véritable prolongement
du logement. Une connaissance fine et transversale des
différents facteurs d’ambiances qui caractérisent ces es-
paces est unatout pour repérer les enjeux clés en termes
d’amélioration.
La densité facilite par ailleurs l’implantation de com-
merces et d’équipements deproximité : elle est alors per-
çuecommeuneopportunitéd’offrir unniveaude services
élevé, qui participe fortement à la qualité des ambiances
urbaines.
Enfin, la densité doit être associée à la notion d’évoluti-
vité des espaces : les exigences de densité peuvent en
effet différer d’un contexte à un autre. Pour autant, il est
essentiel d’anticiper l’évolution possible d’un espace, en
termes de densification future mais aussi d’adaptation
auxusages.
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Penser lanature et lepaysage comme
support d’ambiances urbaines dequalité
Laprésenceduvégétal etde l’eau influence fortement les
différents facteursd’ambiancesqui sont développésdans
cecahier technique.
Le végétal est un facteur de régulation thermique im-
portant et contribue à réduire les effets d’îlot de chaleur
urbain. Dans les climats très chauds, le bâti traditionnel
et le végétal sont d’ailleurs étroitement imbriqués. Par
exemple, la composition des jardins du Palais de l’Alham-
bra à Grenade, présentent toutes les solutions utilisables
aujourd’hui pour seprémunir de la chaleur et du soleil. La
végétalisation permet d’obtenir unmicro climat qui rend
l’espace agréable : l’associationde l’eau et de l’arbre crée
de l’ombre et de l’humidité qui rafraîchissent l’air, offrant
un espace confortable d’unpoint de vuemicroclimatique
malgré les fortes chaleurs.
LACONCEPTIONURBAINEET
PAYSAGÈRE,
SOCLETRANSVERSAL
DESAMBIANCES
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