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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
L’EXPRESSIONDESAMBIANCESPAR LA
CONCERTATION ILLUSTRÉE
La concertation illustrée est une méthode participative
facilement reproductible. L’objectif : identifier avec lesha-
bitants et les usagers plusieurs sortes d’espaces publics
souhaitéspar lapopulation sur les sites àaménager.
La méthode est basée sur la présentation d’images
(esquisses, photographie, dessin, etc.) d’espaces publics
divers à des habitants et usagers. Les participants les
commentent au fur et àmesurede laprojection : laplace
est trop éclairée, lemobilier est tropmoderne, les chaus-
séesne sont pas assez fleuries, etc.
Ces échanges doivent aboutir à une synthèse sur les élé-
ments que les participants jugent importants en termes
d’ambiances urbaines. Cette méthode permet ainsi aux
habitants de fairedes choix àpartir dedifférents critères
représentés : l’histoire du territoire, les ambiances es-
comptées, laplacedupiéton, la sécurité lanuit, etc. Cette
méthode est un bon moyen d’intégrer les usagers dans
la conception des ambiances urbaines et de prendre en
compte, infine, leurspréoccupations.
Développer les lieuxde rencontre et
d’échanges
Laproximité, associée à lamixitéet à ladiversité, est une
composante essentielle des ambiances urbaines de qua-
lité. Elle est un critère spontané dans la définition d’un
quartier ou d’une ville agréable, ce qu’illustre l’expres-
sion « on a tout àportéedemain ». Elle est déterminée à
l’échellede laplanification territorialeet urbaineet prend
corps à l’échelledesopérationsd’aménagement.
A l’échellede l’aménagement, l’enjeuestdeconcevoir des
lieuxvivantsetpartagés (place, terrasses, parcs, etc…), ac-
cessiblesà touset tenant comptede lacohabitationavec
d’autresusages, notammenten fonctiondes temporalités.
A l’échelle de la planification, il s’agit de veiller à ce que
ces lieux soient à la fois diversifiés et répartis demanière
équilibréeet adaptéeauxbesoinsdechaque territoire.
Aussi est-il courant, dansune ville, d’alterner par exemple
desespacesanimés, àdominanteminérale, etdesespaces
decalmeetdedétente, àdominantevégétale.Cettealter-
nancemontrequecertains usages peuvent êtrepartagés
dans un même espace, mais que d’autres doivent rester
distincts. C’est cet équilibre subtil qui donneuncaractère
et une lisibilitéà l’espaceurbain.
FAIRSHAREDCITY, UNESTRATÉGIE
URBAINEDESESPACESPUBLICS, VIENNE
Le programme Fair SharedCity (« partager la ville équita-
blement ») est mis en place par la Ville de Vienne, pion-
nièresur lesproblématiquesde«gendermainstreaming».
Il propose de différencier les besoins en aménagement
urbain selon lesgenres.
Pource faire,unbureaudecoordinationde laplanification
et de la construction a été créé dès 1998 pour prendre
en considération les besoins quotidiens des femmes.
Un projet pilote a été mené sur le quartier de Mariahilf
dans le6
ème
arrondissement.
Plus de 60 projets urbains ont été développés suite au
programme : meilleur éclairage, ouverture des espaces
publics pour réduire le sentiment d’insécurité, élargisse-
ment du trottoir, etc.
L’adaptation des aménagements aux usagers est primor-
diale dans la conception des espaces publics. A côté des
questions degenre, la conceptiondoit également s’adap-
ter à des questions d’accessibilité, d’âge, de style de vie.
A 15 ou65 ans, travailleurs de nuit ou de jour, les usages
et usagersde la villene sont pas lesmêmes.
Pour plus d’information : E. Kail, « Stratégie de l’espace
public à Vienne » dans « le piéton dans la ville, l’espace
publicpartagé».
Répondre à lademande sociale
de sûretéurbaine
L’enjeu de sûreté urbaine peut également trouver des
réponses à travers la conceptiondes ambiances urbaines
en imaginant et proposant des solutions innovantesalter-
natives aux solutions défensives (grillage, vidéo-surveil-
lance, etc.).
Jane Jacobs, critique américaine d’architecture a ainsi
développé le principe de la prévention situationnelle dans
son ouvrage « Crime prevention through environmental
design ». Elle ymet en lumière la relation entre la forme
urbaine et le développement de diverses formes de mal-
veillance. Elle établit un certain nombre de propositions
pour fabriquer unespace sûr.
Selon elle lamixité des fonctions participe à la construc-
tion de la sécurité d’un quartier. L’objectif est donc de
favoriser l’animationurbaine, de susciter un sentiment de
sûreté grâce à un travail sur l’urbanité, au sens de « bien
vivreurbain».
Il s’agit également de prendre en compte deux autres
conditions : la séparation claire entre espace public et
privé et une surveillance naturelle favorisée par une
grande visibilitéau seindesdifférents espaces.
