Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 21

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LACONCEPTIONURBAINEETPAYSAGÈRE, SOCLETRANSVERSALDESAMBIANCES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
- renfort du transport en commun nocturne (Noctilien,
ParisAideà laMobilité).
D’autres expériences similaires ont été mises en place
en Europe pour répondre à l’esprit de concertation au-
tour de la gestion du temps dans la ville. Aux Pays-Bas,
à Amsterdam, un «maire de nuit » a été élu et le réseau
« Nachtwatch » a été mis en place pour sensibiliser en
permanence les acteurs locauxà laquestionde lanuit.
Pour plusd’information :
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LEFACTEURHUMAINAUCŒUR
DESPROJETSURBAINS
Adopter laposturede l’usager dans la ville
Appréhender les ambiances urbaines supposedeprendre
en compte un regard particulier, celui de l’usager dans la
ville. Il diffère selon que cet usager soit piéton, cycliste
ou automobiliste, s’il prend l’avion ou le train, ou encore
s’il ne se déplace pas ou s’il a des difficultés à se déplacer.
Une personne âgée appréciera ainsi le fait de pouvoir
s’arrêter au cours de son déplacement et donc de disposer
d’un banc à proximité. Ces services et aménités mis à
disposition des usagers sont cruciaux dans la perception
des ambiances : ils déterminent le caractère agréable et
confortable des espaces. Ce peut être la présence d’un
endroit où s’asseoir au calme, s’abriter de la pluie ou du
vent, mais aussi la possibilité d’utiliser un vélo en libre
service. Les technologies de l’information et de la com-
munication, et notamment celles liées aux smartphones,
ouvrent aussi de nombreuses perspectives enmatière de
servicesurbains en temps réel.
Comme l’exprime Rachel Thomas dans son ouvrage
«
Fairecorps, prendrecorps, donner corps auxambiances
urbaines
», lamarchen’est pas seulement unmodededé-
placement particulier en ville, c’est aussi «
unmode d’in-
corporation, d’expression et demodelage des ambiances
architecturales et urbaines.
»
Cette posture amène à penser à une ville partagée, plus
respectueusedesdifférentespratiquesde l’espacepublic.
L’espace public a longtemps étémajoritairement dédié à
la voiture, interdisant de fait de nombreux autres usages.
Aujourd’hui l’espacepublic, en tant queprolongement de
l’espaceprivé, doit proposer et permettredes usages plus
diversifiés et, surtout, leur bonnecohabitation.
Aujourd’hui, les projets tendent à remettre en question
cette place centrale de la voiture au profit de la recon-
quêtedes espacespar lesmodes actifs.
Cette préoccupation modifie la forme urbaine et ses
représentations, mais aussi les exigences associées à la
conception urbaine : le piéton ou le cycliste sont plus
« fragiles», plusexposésque l’automobilisteaux intempé-
ries, auxniveaux sonores, ouencoreà lapollution.
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Mobiliser les citoyens pour anticiper
des usages futurs
L’appui sur laparticipationcitoyenneestun levierde réus-
site pour réaliser un état des lieux des usages existants
des lieux dans leur diversité, et des attentes qui y sont
associées. Si lacollectivitéestmaîtred’ouvragede l’espace
public, l’habitant en est lemaîtred’usage, et dispose à ce
titre d’une expertise précieuse pour aider à hiérarchiser
les priorités et identifier les qualités et défauts actuels,
lespossibles conflitsqu’ilsgénèrent, etc.
Par ailleurs, pour qu’un espace public soit porteur d’am-
biances de qualité, il est indispensable de s’interroger sur
les usages futurs. Certains usages peuvent êtreprévus et
proposés par les concepteurs, d’autres seront spontanés
ou induits par les formes, les matériaux, etc. Mais, quoi
qu’il en soit, laconceptiond’unespace sans réflexionpré-
alable sur ses usages peut l’amener à dériver en espace
délaissé, voiredégradé.
Les démarches participatives constituent un apport souvent
très constructif en lamatière, et primordiales dans le cadre
du renouvellement et des interventions menées sur
l’existant. Elles peuvent être une aide au concepteur
et au maître d’ouvrage tant pour définir des usages
souhaités quepour aider àanticiper les dérives et usages
nonprévusde l’espace.
Lors de la conception d’un espace, il est également inté-
ressant de laisser une libertédans ladéfinition futuredes
usages : l’emplacementd’uncheminementpiétonqui sera
défini en fonctiondes itinérairesnaturellement empruntés
par les habitants ou encore la localisation de mobiliers
urbains en fonction des pratiques développées sponta-
nément. Cela suppose un travail de conception chemin
faisant, qui peut làencoreêtreparticulièrementpertinent
dansuncontextede renouvellement urbain.
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