Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 26

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
4 •
DIDIERN.,
Pour uneapproche
de l’environnement
climatiquedans
laconceptiondes
formesurbaines,
2008
3 •
MUSYM.,
approches
physiquesdes
ambiancesurbaines
caractérisation
et conception,
CERMA, 2008
Effet d’îlot de chaleur urbain (ICU)
L’effet d’Ilot deChaleur Urbain (ICU) correspond à l’obser-
vation de fortes différences entre les températures me-
surées en ville et celles des campagnes environnantes.
Dans les grandes agglomérations, l’évolution spatiale de
la température se traduit par unpic semblableàun îlot.
La variation de températures entre urbain et périurbain
est surtout visible la nuit et en été, où ellepeut atteindre
10°Cdans certaines agglomérations commeParis
3
.
Lescauseset effetsde l’effet d’îlot dechaleur urbain sont
dus àdeux typesde facteurs :
- des éléments incontrôlables, telles que les conditions
climatiques : plus le temps est calme et dégagé (anti-
cyclone), plus l’îlot dechaleur urbainest intense. Inverse-
ment l’effet d’ICU joue un rôle sur le climat de la ville en
modifiant températures, formation de brouillard, écoule-
mentdes vents, conditionsd’ensoleillementdes sols ;
- des caractéristiques urbaines contrôlables, comme l’al-
bédodesmatériaux, la forme, laprofondeur descanyons
urbains et leur orientation, la proportion de surfaces
imperméables, la place de la végétation et de l’eau, les
activitéshumainesqui rejettent de lachaleur (véhicules
thermiques, chauffage, climatisation, etc.).
Parmi les facteurs contrôlables, l’albédo des matériaux
est l’un des premiers leviers de réduction des îlots de
chaleur urbains : il représente l’énergie solaire réfléchie
par rapport à l’énergie solaire reçue. L’albédo s’exprimeen
fraction de 0 à 1, où 1 représenterait une surface qui ré-
fléchirait 100% de l’énergie (blanc) et 0 une surface qui
absorberait entièrement les rayonnements sans aucune
réflexion (noir). Certainsmatériauxurbains ont unecapa-
citéplusoumoins importanted’absorption. Lesmatériaux
sombres emmagasinent l’énergie la journée, et la restitue
lanuit sous formede chaleur, cequi contribue à créer un
effet d’ICU.
Les brises thermiques sont un autre facteur important
pour limiter le phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU).
Elles s’établissent entre deux régions dont la tempéra-
ture est différente. La journée, l’air dans la région chaude
s’élèveet créeunappel d’air au sol depuis la région froide,
créant une boucle. Cela produit un rafraîchissement des
régions chaudes par des brises de vent frais. Ainsi, la vé-
gétationet l’eausontà l’origined’unphénomènede rafraî-
chissement d’air auniveaudu feuillagequi créeunebrise
thermique, paruneffetdeconvection.Unparcboisépeut
ainsi entraîner une brise de 12 km/h. Les arbres sont en
effet de véritables «machines »àbrasser de l’air
4
.
L’effet d’îlot de chaleur urbain soulève la question de la
vulnérabilitédecertainespopulationsà des températures
tropélevées. Lescaniculessont lespremiers risquesgéné-
rés par des îlots de chaleur urbains. Les risques sanitaires
sont alors d’autant plus élevés s’ils coïncident avec des
épisodesdepollutionurbaine.
©GroupeDescartes
Figure9 : Coupe schématiquede visualisation
des températures en2008
pour unenuit decanicule (typeété2003)
©GroupeDescartes
Source :
Ateliers Lionassociés architectesurbanistes
paysagistes
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