Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 35

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L’ENVIRONNEMENTCLIMATIQUE
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
COMPOSERDESSOLUTIONS
URBAINESDURABLESETDEQUALITÉ
Concevoir des formes urbaines
« climatiquement intelligentes »
L’enjeude résiliencedesvilles imposed’adapter les formes
urbainesauclimat d’aujourd’hui et dedemain. L’urbanisme
constitue l’un des leviers d’action les plus importants en
lamatière.
L’organisation des masses bâties influence directement
lemicroclimaturbainet leconfort climatiquedesespaces
publics. Un espace bien ensoleillé sera ainsi confortable
et donc plus propice aux usages en hiver, mais potentiel-
lement inconfortableenété s’il n’est pasprotégé, car sou-
mis aux risques de surchauffe. Dans ce cas la plantation
d’arbres à feuillage caduc peut être intéressante : elle
permettrad’apporter de l’ombrageenété, tout en laissant
passer la lumière en hiver. Autre exemple : un arrêt de
busoude tramwaybienprotégédu vent peut encourager
l’usagedes transports collectifs, y compris enhiver.
Il s’agit donc d’appliquer une approche bioclimatique à
l’échelle de l’aménagement, c’est à dire une réflexion en
matière de conception, prenant en compte les facteurs
climatiques à valoriser ou vis-à-vis desquels se protéger.
Pour cela, différents levierspeuvent êtremaniés.
La gestion des apports solaires.
Des principes d’orienta-
tion et d’implantation des masses bâties sont proposés,
permettant de favoriser l’ensoleillement en hiver, mais
également de s’en protéger l’été afin d’éviter les sur-
chauffes. De nombreux logiciels d’ensoleillement per-
mettent de simuler les masques créés par les bâtiments
dans les espaces publics. Il s’agit alors d’observer les
conditions d’ensoleillement aux différentes périodes de
l’année (solstices d’étéet d’hiver, équinoxes deprintemps
et d’automne), et aux différentes heures de la journée
(aminima lematinàmidi et le soir).
L’utilisationdes vents.
L’objectif est de se servir des vents
pour ventiler les espaces tout en se protégeant de leurs
effets négatifs. Une attention particulière doit être ap-
portée, lors de l’implantation des masses bâties, afin de
ne pas créer des dysfonctionnements aérodynamiques
(effets venturi, effets de sillage, etc.) pouvant devenir des
sourcesd’inconfort.
LASOUFFLERIECLIMATIQUE,
LASIMULATIONGRANDEURNATUREDES
ÉVÈNEMENTSCLIMATIQUES
La soufflerie climatique Jules Verne du CSTB (Centre
Scientifiqueet TechniqueduBâtiment) fournit une simu-
lation grandeur nature des évènements climatiques, au
regarddes formesurbaines.
Elle mesure près de 5000m
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et permet de reproduire
toutes les conditions climatiques. Elle est composée de
différentes divisions spatiales, chacune étant consacrée
à la reproduction d’ambiances climatiques : chaud, froid,
pluie, neige, verglas, brouillard, etc.
Le projet d’aménagement des terrasses de Nanterre
(illustration ci-dessous) a fait l’objet d’une simulation en
soufflerieclimatique.
En savoir plus :
Au cours de la conception, il sera essentiel de faire des
choix d’organisation urbaine permettant la création d’es-
paces extérieurs confortables, et en particulier d’être
vigilant à l’apparition éventuelle de zones d’inconfort.
Le positionnement des masses bâties peut par exemple
générer des effets de coin en fonction de l’orientation
des vents dominants. Dans cette optique, l’établissement
d’unecartede synthèsepermet de représenter cetteana-
lyse demanière pédagogique, et constituer une aide à la
décision.
La prise en compte de la pluie. L’objectif principal : abriter
les populations de la pluie, notamment les piétons et les
cyclistes. Les arcades peuvent avoir cette fonction, de
même que les canopées urbaines. La pluie n’est cepen-
dantpasqu’unélémentàéviteroucacher : ellepeutaussi
être mise en scène, par exemple en valorisant son bruit
(sur les toits, les arbres, etc..) ou viaunegestiondes eaux
pluviales intégréeà l’aménagement d’un lieu.
Le choix des matériaux et des revêtements. Ceux-ci ont
des impacts majeurs sur la température ambiante. Pour
limiter l’effet d’îlot de chaleur urbain, on privilégiera ain-
si des couleurs claires, mais aussi des surfaces végétales
et des plans d’eau. L’étude menée par l’équipe du CNRM
intégréeauprojetDescartes (cf.fichedédiée)metbienen
évidence l’impact decesparamètres sur les températures
à l’échellede l’agglomérationparisienne.
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