Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 44

44
RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
Lapriseencomptede ladimension temporelleest essen-
tielle pour qualifier les situations d’exposition sonore de
populations. L’intensité sonore mais aussi la perception
des bruits par l’être humain, voire le risque pour la santé,
varient en fonctionde lapériodede la journée.
L’indicateur européen Lden prend en compte ces diffé-
rences de sensibilité pour tenter de représenter la no-
tion de gêne sonore globale sur 24h, en distinguant les
périodes de jour (6h-18h), de soirée (18h-22h) et de nuit
(22j-6h).
Le Lden est calculé à partir des indicateurs “Lday”, “Leve-
ning”, “Lnight”, niveaux sonores intégrés sur les périodes
6h-18h, 18h-22het22h-6h, enaffectant leLeveningd’une
pondération de +5 dB(A) pour tenir compte d’une sensi-
bilité aubruit plus élevée le soir, et en affectant le Lnight
d’une pondération de +10 dB(A) pour tenir compte du
risquepour la santéplus élevé lanuit.
Les nuisances sonores liées à la circulation routière se
traduisent principalement sous forme de bruits continus,
typiquesde la villed’aujourd’hui.
C’est lecasdubruit de fondémispar unboulevardurbain
ou une rocade. Pour ce type de bruit, l’indicateur Lden
représenteassezbien lagênecorrespondante. Cependant,
comme lebruit ferroviaireou lebruitdesaéronefs, lebruit
lié aux infrastructures routières peut également être
intermittent : c’est lecas lorsdupassageoccasionnel d’un
deux roues, ou encore avec le bruit au démarrage associé
à un feu rouge. Dans les cas de bruits intermittents,
ilpeutêtreutiled’avoir recoursàd’autres indicateurspour
exprimer la potentialité de gêne sonore (niveau de bruit
maximum, nombred’évènements sonores, etc.).
Il existe de nombreuses autres sources de bruit, liées à
l’activité humaine et à la vie du quartier, de la ville ou
du territoire. Les usagers de la ville sont ainsi à la fois
émetteurs et récepteurs du bruit. D’après une étude TNS
SOFRES réalisée en 2010
14
les bruits liés aux comporte-
ments (bruits de voisinage, etc.) représentent 21% des
nuisancessonores ressentiespar lesFrançais. Seloncette
mêmeétude, lagêne ressentie vis-à-visdesbruits liésaux
activités industrielles et commerciales est moins impor-
tante, mais reste significative. Elle concerne en premier
lieu les travaux et les chantiers, puis ledépôt et le ramas-
sagedesordures. Lesactivitésdesbars, restaurants, salles
de spectacles et discothèques viennent enquatrièmepo-
sition, justeaprès lesactivités industriellesouartisanales.
En ce qui concerne en particulier les activités festives,
qui sont d’ailleurs souvent des facteurs d’ambiances de
qualité, ellespeuventêtreà l’originedenuisancessonores
très localiséeset impliquantunegêne importantepour les
riverains. L’interdiction de fumer dans les bars et restau-
rants aainsi récemment fait émerger unnouveau typede
nuisances qui peut persister tout au long de la soirée (et
nonplusseulementauxhorairesde fermeturede l’établis-
sement).
Les exigences de densité et de proximité induisent d’au-
tantplusdecomplexitédans lagestiondecesnuisances, et
invitentàdévelopperdessolutionsadaptéesàchaquecas.
14 •
TNSSOFRES,
LesFrançais et les
nuisances sonores,
25mai 2010
* •
Ledécibel A,
notédB(A), est
calculéàpartir
duniveau sonore
desdifférentes
fréquences (graves
àaiguës) qui sont
ensuitepondérées
pour tenir compte
de la sensibilité
moyennede l’oreille
humaineàchaque
fréquence. Le
niveau sonoreest
mesuréen façade
d’unehabitation
exposéeàunbruit
routier]
Figure 18 : Evolutionduniveau sonore, expriméendB(A)*, aucoursde la
journéedu25mars 2014, àParis, auSquareKourfa,
dans le 14
ème
arrondissement
©
/ Observatoiredubruit en Île-de-France
Source : ServicedepressedeBruitParif
1...,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43 45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,...140