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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
Le principe de protection est limité par les effets de dif-
fraction (capacité d’une onde sonore à contourner un
obstacle) qui est beaucoupplus important en acoustique
qu’enoptique (c’estgrâceàcephénomènequenouspou-
vons entendreun sonémisderrièreunobstacle).
La formeurbainepeut également être conçue commeun
écran. Il peuts’agirdepermettre laconstructionà l’aligne-
ment de la voie et en contiguïté sur limites séparatives.
L’objectif est, en favorisant la continuité des façades des
secteurs urbains, de créer des « poches » calmes en ar-
rière du bâti dans les îlots. Il est également possible de
jouer avec leshauteursdebâtiments, avecunépannelage
dans lequel les bâtiments les moins sensibles font obs-
tacle au bruit, pour protéger ceux, plus sensibles, placés
plus en retrait.
LE PRINCIPE DE PROTECTION ACOUSTIQUE
APPLIQUÉ DANS L’ÉCO-QUARTIER DE LA
COURROUZE, RENNES
L’éco-quartier de la Courrouze est situé sur d’anciens
sites industriels et friches militaires, à l’intérieur de la
rocade au Sud-Ouest de Rennes. Réalisé par la SEM
Territoirespour lecomptedeRennesMétropole, il accueil-
lera 400 000m
2
de logements, 110 000m
2
de bureaux,
11 000m
2
d’équipements et 16000m
2
de commerces et
services.
En bordure de la rocade, un front urbain composé de bâ-
timents peu sensibles au bruit (notamment des parkings
silo) permet d’offrir uneprotectionacoustiqueet decom-
poser un secteur de calme à l’intérieur des îlots. En pro-
longement de ces bâtiments, desmerlons végétalisés ont
été réalisés en valorisant les terrespolluéesprésentes sur
le site.
Pour plusd’informations :
Leprinciped’absorption
Certainsmatériaux absorbent une partie du bruit lorsque
lesondessonores les rencontrentetpermettentde réduire
considérablement lephénomènede réflexion.
Ils sont aujourd’hui largement utilisés à l’intérieur des
bâtiments (faux-plafonds, revêtements poreux, etc…) et
sont de plus en plus utilisés en aménagement. Il existe
par exemple des revêtements de voirie absorbants, mis
enœuvre dans plusieurs villes, consistant enunmélange
bitumineux poreux à faible granulométrie. Ce procédé
permet d’absorber le bruit généré par le frottement des
roues sur la chaussée. La plupart des écrans acoustiques
sont réalisés avec des matériaux poreux sur leur face
exposée, comme lebétondebois. Des parements végéta-
lisés sont parfois également utilisés à cette fin enmilieu
urbain.
Leprincipede la réverbération
Dans sa propagation, l’onde sonore se réfléchit sur des
surfaces bâties et sur le sol, ce qui crée un effet d’am-
plification. La réverbération est d’autant plus importante
lorsque les hauteurs des bâtiments sont grandes. C’est
notamment le cas au sein de cœurs d’îlot entouré de
bâtiments hauts, où les bruits (cris d’enfants, jeux, etc.)
peuvent être amplifiés par la réverbération sur les murs
et donner un effet « cage d’escalier ». Cet effet peut être
utilisé à bon escient dans certains cas, mais doit être
contrôléfinement car il est souvent ressenti négativement
en ville.
Leprincipedemasquage
Un bruit peut être masqué par un bruit plus intense. Le
bruit de l’eau est souvent utilisé sur des places urbaines
pour masquer le bruit de fond de la circulation. Ce peut
être aussi le cas des masses végétales : elles ne jouent
pas uneffet d’écranmais plutôt demasque sonore, grâce
notamment à l’avifaunequi yniche.
Figure20 :Dispositif antibruit sur l’A3enSeine-Saint-Denis
©RolandBOURGUET/ADEME
Source : ADEME
