Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 48

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
Le phénomène d’écoute sélective se traduit également
dans le processus d’exacerbation du bruit ressenti, à tra-
vers notamment le phénomène d’Hysteresis, de retard de
l’effet sur la cause. En effet, dès lors qu’un bruit a consti-
tué une gêne importante par son excès de présence (en
intensité, en fréquence ou en temps), il arrive qu’il reste
«perceptible»même lorsqu’il adisparu, ouque le sujet se
focalise sur lui,même si lesniveaux sonores sont faibles.
Ce phénomène peut mener à une exacerbation des
conflits entreespaces et entredifférents comportements
auxquels il n’existe pas toujours de solutions techniques.
Les réponses sont alors à chercher d’abord dans l’antici-
pation, puis dans les échanges ou le dialogue entre les
différents usagers de l’espace. Cela met en lumière l’im-
portanced’interrogerdès l’amont lesmodalitésdegestion
et d’usagedans le tempsd’un siteoud’un territoire, et les
possibles zonesdeconflitsentre leursdifférentescompo-
santes (circuits de collecte des ordures, localisation des
points d’apport volontaire, localisation des activités pour
enfants, pour jeunes, pour personnes âgées, etc.). Le but
étant d’anticiper les ambiances qui seront générées par
lesusagers eux-mêmes.
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Penser lepaysage sonore commeun élément
d’attractivitédu territoire
Le bruit est une préoccupation majeure et l’un des pre-
miers critères de choix pour l’installation des ménages
(on privilégiera le calme à la « belle vue ») et a contrario,
l’undes facteurscentrauxdedépréciationdes logements.
En effet pour 87 % des Français le bruit apparaît comme
unenuisance rédhibitoireà ladéfinitionde leur logement
idéal, devant l’absence d’espaces verts (79%) et la pollu-
tion (70 %)
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. Aussi le bruit ambiant a-t-il un impact ma-
jeur sur l’imaged’unquartier, d’une villeoud’un territoire.
Si aujourd’hui cet impact est souvent qualifié par la pré-
sence ou l’absence de nuisance, on peut également ima-
giner mettre en valeur ce qui en crée la spécificité d’un
point de vue qualitatif (le bruit des vagues pour une ville
aubordde lamer par exemple).
COMPOSERDESSOLUTIONS
URBAINESDURABLESETDEQUALITÉ
Anticiper les conséquences sonores de
l’organisationdes formes urbaines.
Les transports sont la première source de nuisances so-
nores. Ainsi la créationd’une infrastructurede transports
détermine la présence de bruit dans les espaces qui
l’entourent pour les 50 ou 100 années à venir. L’une des
premièrespréoccupationsen termesd’environnement so-
nore sur un territoire consiste donc à interroger la locali-
sation et la hiérarchisation des infrastructures au regard
desespaces impactés, et cedès laphasedeplanification.
Cela suppose une réflexion au niveau des documents
d’urbanisme (PLU et SCoT) mais aussi des politiques de
transports et d’organisation des déplacements, à travers
lesPlansdeDéplacementsUrbains.
LORIENT, LAMISEENŒUVRE
D’UNEPOLITIQUEDEVILLE30
En 2005, un tiers du territoire est aménagé en zone 30.
Laville inscritalorsdanssonPLU l’extensionde lazone30
à tous les quartiers de Lorient. Cette action a étémenée
en faveur de la sécurité du piéton, mais également pour
favoriser l’émergencede«quartiers tranquilles ».
Pour mettre enœuvre cette politique, la ville de Lorient
s’est appuyée sur la concertation des habitants, associée
àune vastecampagned’explicationdes enjeux.
Pour plusd’informations :
Gêne
Nuisance
Figure 19 : Schémaduphénomèned’Hysteresis liant gêneet nuisance sonore
Source : THIBIERE., Ademe
20 •
Source :
enquêtemenée
d’octobre2002à
janvier 2003pour
lemagazine lePar-
ticulier àparticulier
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