Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 49

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L’AMBIANCESONORE
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
GUIDEPLUDUBRUIT,
LABOÎTEÀOUTILDE L’AMÉNAGEUR
Ce guidemis à jour en 2006 par le pôle de compétence
Bruit de l’Isère (DDT, DDASS, Agence d’urbanisme de la
régiongrenobloise, ainsi quedes collectivités –Grenoble,
Echirolles, SaintMartind’hères, Meylan, etc.) a été conçu
pour aider les professionnels à apporter une réponse aux
objectifs de réduction des nuisances sonores dans le
cadre des Plans Locaux d’Urbanisme. Il propose unemé-
thodologie en trois temps : diagnostic (plusieurs niveaux
prenant en compte l’acoustique comme l’ambiance so-
nore), le projet, la traduction graphique et réglementaire.
Il est complété par d’autres éléments utiles : recomman-
dations techniques, législation concernant le bruit, défi-
nition, etc.
Ensuite, toute urbanisation nouvelle suppose des bruits
nouveaux. Les sonorités de la villen’existent pas en elles-
mêmes : elles sont générées par les usages qui seront
faits de l’espace. La « matière sonore » d’un quartier ou
d’une rue est donc à la fois donnée et à obtenir : en ce
sens l’acte d’urbaniser peut être entendu comme une
véritable démarche créatrice en termes d’ambiances so-
nores. Le paysage sonore dépend ainsi de l’urbanité. Une
placepeu fréquentéegénèrerapeudenuisances sonores
mais, parmanqued’usages, sera également peuporteuse
d’ambiancesurbaines. L’équilibreentreespacesaniméset
zones de calme est à trouver. C’est un enjeu d’organisa-
tion de l’espace : comment traiter le passage entre ces
différents espaces, et les distinguer tout en permettant
unecontinuitéentreeux?
Enfin, les exigences dedensification et demixitéurbaine
peuvent être considérées comme un vecteur de coha-
bitation rapprochée entre différents usages, activités,
fonctions de la ville. Il est alors nécessaire d’anticiper
la création de nouveaux « points de friction » sonores.
La première préoccupationdes habitants et usagers face
à la notion de densité est le respect de l’intimité. Veiller
à ce que la proximité induite par l’urbanisme durable soit
conçue demanière à protéger cette intimité, en particu-
lier entre l’espace public et l’espace privé, est primordial.
Il s’agit làd’une réflexioncomplexecar, à ladifférencedes
perceptionsvisuelles (unevuedésagréablepeutêtremas-
quée), lesperceptionssonoresnous rappellesanscesse la
présenced’unegêne. AmélieNothomb, citéedans lesate-
liersBruit duPUCA, écrit « l’oreilleest unpoint faible (…) :
onentend toujours ceque l’on voudrait éviter d’entendre,
maisonn’entendpas ceque l’onabesoind’entendre»
21
.
L’enjeu est de faire coexister des usages différents :
des activités bruyantes (déplacements, mais aussi loi-
sirs, musique, activités festives, etc…) et le besoin de
calme dans l’habitat, pour un sommeil réparateur, ou au
travail, pour la concentration. Lors de la programmation,
la réflexion autour de la localisation des différentes
fonctions est donc essentielle : quelles activités sont
compatibles entreelles ?Quelles autresne le sont pas ?
Les réponses sont à trouver au cas par cas, en fonction
des spécificités de chaque territoire ou site d’interven-
tion. Cependant des pistes de réflexion sont également
à explorer dans la dimension temporelle des usages et
des ambiances sonores : ainsi des espaces dédiés à l’ac-
tivité, investis le jourmais vides lanuit, peuvent accueillir
des activités bruyantes lanuit sans générer denuisances
sonores.
Proposer des choixurbains protégeant
des nuisances sonores
Pour protéger les espaces des nuisances sonores, il est
possible de s’appuyer sur une combinaison des principes
acoustiques appliqués à l’urbanisme. La forme urbaine a
en effet une influence notable sur la propagation sonore
enmilieuurbain (demêmeque leseffetsmétéorologiques
et la topographie).
Leprinciped’éloignement
La loi de propagation du son implique que plus on
s’éloigned’une sourcedebruit, moins lebruit est audible.
L’un des premiers principes utilisés en urbanisme pour
protéger les bâtiments sensibles (établissements dédiés
à la petite enfance, maisons de retraite, établissements
de santé, etc.) est d’éloigner le récepteur des sources de
bruit. Ceprincipepose évidemment des difficultés enmi-
lieu urbain, pour des raisons évidentes d’occupation des
sols. Il faut également noter que les transports terrestres
sont des sources de bruit linéiques : la diminution par
l’éloignement est plus faible qu’avec des sources de bruit
ponctuelles.
Leprincipedeprotection
Il consisteàcréerunobstacledans lapropagationduson.
Concrètement, dans l’aménagement urbain, cela consiste
àcréer unécranacoustique, par exemplepar lebiaisd’un
mur antibruit. Un écran peut être placé très près de la
sourceou trèsprochedes récepteurs. Il peutêtre« léger »
en bois avec une face absorbante côté source et l’autre
face réfléchissante, pour accentuer laqualité sonorecôté
récepteur. Le mobilier écran peut assurer d’autres fonc-
tions, commecellesd’unsupportpour lavégétalisationou
encorepour laproductiond’énergie.
21 •
NOTHOMB
A., Journal d’une
hirondelle, inPUCA,
Laqualitéde l’envi-
ronnement sonore
endébat, compte
rendusdes ateliers
bruits, 2011
1...,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48 50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,...140