Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 45

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L’AMBIANCESONORE
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
LESLOGICIELSDECARTOGRAPHIEDUBRUIT
Quatre principaux logiciels sont utilisés pour répondre
auxexigencesde laDirectiveEuropéenne2002/49/CE :
- predictor® est unoutil logiciel dédié à laprévision et au
contrôle des bruits de l’environnement (trafic routier et
ferroviaire, bruit industriel etbruitdesaéronefs) incluant
lesprincipalesméthodesdecalculs internationales ;
- cadnaA est une solution logicielle simple d’utilisation,
pour lecalcul, l’évaluation, laprévisionet laprésentation
de l’exposition acoustique et de l’impact des polluants
dans l’air ;
- le logiciel LimA calcule la propagation du bruit dans
l’environnement conformément à un grand nombre de
normesnationales et internationales ;
- MITHRA est un logiciel de simulation du bruit extérieur
lié aux transports terrestres, aériens et aux activités in-
dustrielles. Deux types d’outils de la suiteMITHRA sont
particulièrement intéressants en termes d’ambiances
urbaines sonores :
- MITHRA-SIG et CADNA-MITHRA permettent de réali-
ser des cartographies 2D et 3D d’exposition au bruit
répondant à la Directive Européenne 2002/49/CE,
en prenant en compte l’ensemble des effets d’at-
ténuation ou d’amplification sonore liés à la forme
urbaine et végétale, et aux effets météorologiques
(absorptions,multi-réflexions, etc.) ;
- MITHRA-SON permet de restituer les effets sonores
d’espaces, enregistrés aupréalable. Il propose de na-
viguer dans le site modélisé afin de percevoir l’envi-
ronnement sonoreet de l’évaluer.
>
Appréhender les atouts et faiblesses
de l’environnement sonoreurbain
La qualité de l’environnement sonore se définit souvent
par défaut, c’est à dire par l’absence de bruit. C’est avant
tout le « calme » qui est recherché en la matière. Mais
cette notion peut être appréhendée de différentes ma-
nières.
Les cartographies acoustiques se fondent avant tout sur
une approche quantitative. Du point de vue de l’aména-
geur, laquestionde l’environnement sonore seposedonc
en termes d’impacts acoustiques et de maîtrise des nui-
sances, avec des réponses qui reposent principalement
sur des exigencesdeperformances (niveauxdebruit,
isolationacoustique, etc.). Ellespermettent de repérer les
excèsen, termes deniveaux sonores, mais ne renseignent
pas sur l’ambiance sonore. Cette approche quantitative
est essentielle, car elle permet d’objectiver les situations,
de les hiérarchiser, de simuler les actions envisageables,
d’évaluer leurs effets ou encore de faciliter la communi-
cation.
Pour autant, il est important de qualifier les sons émis
dans un espace donné car ils sont également porteurs
d’une culture, d’une identité sonore. Pour un niveau d’in-
tensité sonore identique, deux rues relativement sem-
blables connaitront des ambiances très différentes, en
fonctiondeshabitants, deséquipements, desusages, etc.
Chaque espace présente ainsi des signaux qui créent un
paysage sonore commun, auquel les habitants et usagers
se réfèrent : lacloched’uneéglise, lechant des cigales, le
bruitd’uneécole…Cessignauxsonoresdonnentdes infor-
mations sur le lieu où l’on se trouve, le temps qu’il fait, le
jour et l’heure, etc.
Ainsi, comme l’écrit Olivier Balaÿ
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: « A trop considérer
que l’environnement sonoreurbain sedégradait, les amé-
nageursavaientoubliéque lessons fontcirculerdes infor-
mations. Aussi identifier, repérer et nommer ces qualités
phoniques, c’était se donner lesmoyens d’expliquer et de
bâtir une véritable réflexion sonoreà l’échelleduquartier,
de la rue ou de l’habitat. Pour beaucoup de gens, le bou-
levard, lacour, laplace sont eneffetdevéritablesespaces
sonores vitaux où tous les bruits ne sont pas nuisibles et
condamnables. »
Au contraire, ces signaux peuvent avoir une véritable va-
leur affective voire patrimoniale
16
. Cette qualification des
sons est d’autant plus importante que certains d’entre
eux sont des sourcesdequalité sonore : lebruit d’unmar-
ché, de jeuxd’enfants, le vent dans les feuilles, le clapotis
de l’eau etc… Ce sont autant de marqueurs qui rendent
l’ambiance d’un lieu à la fois reconnaissable et, en géné-
ral, agréable. L’objectif en termesdequalitéde l’ambiance
sonore n’est pas nécessairement de faire la « chasse aux
bruits », mais d’identifier, au-delà des bruits nuisibles à
maîtriser, les éléments existantspermettant decomposer
unpaysage sonore réputéagréableet propreaux lieux.
>
15 •
BALAYO., Les
chorographiede
l’urbanité sonore,
Géocarrefour, 2003
16 •
CHELKOFF
G., Cartophonie
sensibled’une ville
nouvelle, explora-
tiondupatrimoine
sonorede l’Isle
d’Abeau, CRESSON,
2008
1...,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44 46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,...140