Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 51

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L’AMBIANCESONORE
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
22 •
MARRYS.,
ARANTESL.,
Variationsdes
représentations
et perceptions
d’espacespublics
sonoresordinaires
selon les formes
urbaines, Cybergéo
European Journal
ofGeography, 2012
23 •
Les cartes
mentales sont un
outil participa-
tif permettant
auxusagersde
représenter les
différents facteurs
d’ambiancesd’un
lieupar ledessin ;
elles sont présen-
téesplus loindans
lecahier
PLANDEPRÉVENTIONDUBRUIT
DANS L’ENVIRONNEMENT, COMMUNAUTÉ
DUPAYSD’AIX
Après un premier diagnostic réalisé sous la forme de
cartes du bruit en 2009, la Communauté du Pays d’Aix a
mis en place un Plan de Prévention du Bruit dans l’Envi-
ronnement (PPBE) avecpour objectif de :
- identifier les secteurs les plus sensibles et définir les
enjeux ;
- prévenir la création de nouvelles nuisances sonores,
notamment par lebiaisdesdocumentsd’urbanisme ;
- traiter lebruit sur les secteurs lesplus inconfortables.
Le PPBE validé en 2010, s’appuie sur un état des lieux
composédecartesdebruit et d’uneestimationdespopu-
lations impactéespar lebruit. Il identifieàpartir de làdes
enjeuxconcernant lessecteurs lesplussensiblesaubruit,
mais aussi les zones de calme et les acteurs impliqués.
Il conclut ainsi à identifier 16 secteurs sensibles sur le ter-
ritoire. 6 % de la population subit des nuisances sonores
supérieures aux valeurs limites, et 40% de la population
est situéeplutôt en zonecalme.
Les actionsproposéesportent à la fois sur laplanification
urbaine, la politique de développement des transports en
commun, les partenariats avec les concessionnaires d’au-
toroutes ou encore lamise en place d’une plateforme du
bruit sur le territoire.
Pour plus d’informations :
>
Développer laqualité sonoredes espaces
lors de leur conception
Au-delà de la prévention et de la protection vis-à-vis des
nuisances sonores excessives, les ambiances sonores
doivent être conçues pour être agréables et porteuses
d’identités. Or, nous l’avons vu, la perception des am-
biances sonores est éminemment subjective : l’associa-
tion des usagers et « habitants experts » est donc indis-
pensable pour déterminer ce qui sera, sur un lieu donné,
une sonorité positive ou négative. Cet enjeu est d’autant
plus fort dans les projets de renouvellement urbain, dans
lesquels une ambiance sonorepréexiste, et où il est donc
plus facile d’exprimer des attentes en lamatière («moins
dececi », «plusdecela»).
Lessonoritésassociéesà lanature (bruitsd’eau,defeuilles,
d’oiseaux, etc…) sont quasi unanimement ressenties. Ce
constat confère un rôle particulier aux paysagistes dans
la mise en valeur du paysage sonore. Mais on constate
égalementque lamorphologieurbaine joueun rôle impor-
tant dans le jugement de l’environnement sonore comme
agréable ounon. L’étudemenée par SolèneMarry et Lae-
titia Arantes
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a ainsi montré des situations paradoxales.
A travers les enquêtes in situ, elles ont pu constater que,
plus l’espace public dans lequel les personnes étaient in-
terrogées était ouvert, plus l’ambiance sonore était jugée
de manière positive. Pourtant les représentations issues
des cartes mentales
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associaient les espaces ouverts à
une ambiance sonore négative : à contrario, un espace
fermé était associé à un espace intime, protégé des nui-
sances sonores. La représentationde la qualité sonore et
l’exposition réelleaubruitpeuventainsi divergermaispar-
ticipent également à la perception de l’ambiance sonore
et sont donc toutes les deux à prendre en compte. L’en-
jeu pour l’urbanisme est de savoir concevoir des espaces
répondant simultanément à une demande d’ouverture de
l’espace et demise à distance visuelle et sonore des nui-
sances.
Enfin, la conceptiond’espaces sonores peut relever d’une
démarche créatrice et artistique : cela pose la question
de laplacede lamusiqueet plus largement de lamusica-
litédans laville.Depuisquelquesannéesdesconcepteurs
sonores, nouvellesfiguresprofessionnellesde l’urbanisme
et de l’architecture, interviennent dans le design de la
«signalétiquesonore»de l’espacepublic,maisaussi dans
l’aménagement d’installationsoudeparcours sonoresqui
valorisent l’espaceen le rendant particulier.
LES INSTALLATIONSSONORES
Pour aller au delà de la réduction des nuisances sonores,
certaines collectivités locales financent des projets d’ins-
tallationssonoresdans lesespacespublics.Ces initiatives,
menées par des designers sonores, restent associées à
des sites prestigieux de grandes agglomérations. Elles
permettent d’amorcer des réflexions sur la place de l’art
sonoreenmilieuurbain.
C’est le cas de l’installation sonore « Animots » dans le
Parc de Gerland à Lyon réalisé par Alain Jaffenou. Son
objectif artistique est de jouer avec la correspondance
et l’échange entre lemonde animal réel et lemonde vir-
tuel de l’enregistrement sonore. Il a crée une installation
sonore permanente constituée de gros tubes émergents
de la terre, qui diffusent des sons se renouvelant sans
cesse. Ces derniers sont tirés de la nature (insectes, oi-
seaux, etc.) ou de bruitages et sont combinés pour créer
desharmoniesmusicales.
Pourplusd’information :
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