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LECONFORTVISUEL
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
Figure21 : InstallationDressCode / LNLO sur laGareSt Paul pour
laFêtedes lumières, Lyon2013©FrédéricGUIGNARD-PERRET
Source : Servicepressede laVilledeLyon
FESTIVALDES LUMIÈRESDE LYON
Intimement lié à une tradition locale en date du XVII
ème
siècle, célébrant lafinde la peste, le festival des lumières
de Lyon est un élément fort d’identité locale. Il attire les
visiteursparmillionschaqueannée.Pourgardercetteam-
biance locale et traditionnelle, la mise en œuvre de cet
événement est fondée sur la participation de la popula-
tion lyonnaise.
Depuis 2005, la Ville de Lyon et l’équipe organisatrice
de la Fête des Lumières fait une large place aux projets
développés par les étudiants. Par exemple, un grand
concours est organisé chaque année en partenariat avec
lesGrandsAteliersde l’Isled’Abeau (pôled’enseignement,
de rechercheetd’expérimentationde laconstruction). Ce
concours d’idées d’installations de lumières dans l’espace
urbain, est lancé auprès de dizaines d’écoles d’architec-
ture, d’art, dedesignetd’ingénieur. Chaqueannéeun jury
choisit les lauréatspouvant exposer durant le festival.
L’appel à projet «Idées Lumineuses» permet également
depuis 2003 de subventionner des projets de résidences
artistiques implantées dans les quartiers en difficulté de
Lyon.
Pour plus d’informations :
Une autre attente doit aussi attirer l’attente, aussi peu
reconnue encore soit-elle dans les pratiques de l’urba-
nisme lumière : l’idée de « droit à la nuit » interroge les
incidences de la lumière sur les usages d’observation du
ciel nocturne, relayés d’abord par les astronomes, puis
par une partie plus large de la population. La création de
halos lumineux au-dessus des villes génère en effet une
perte du noir du ciel nocturne : les étoiles ne sont plus
observables qu’endehors des zones éclairées, qui sont de
plusenplus rares. Cettepollution lumineusen’affectepas
que les espaces urbains, mais aussi les territoires qui les
environnent. Par exemple, depuis le Pic duMidi dans les
Pyrénées, onvoit lepharedeBiarritz, lesvillesdeTarbeset
Lourdes, mais aussi Toulouse, le halo lumineux de Barce-
lone, et jusqu’auxcontrefortsurbanisésdesAlpes.
Abaisser les niveaux d’éclairement, voire permettre l’ex-
tinction totaleen certains endroits du territoire, répond à
une demande sociale de contemplation du ciel nocturne
qui dépasse les experts : l’observationdes étoiles est une
pratique ancestrale et populaire. Elle n’est, de fait, plus
possibleenmilieuurbain.
Même s’il s’agit encored’unchampde savoir enconstruc-
tion d’un point de vue scientifique, les experts étudient
les incidences de la pollution lumineuse sur la santé
humaine. Le noir nocturne a également un rôle physio-
logique. Au-delà de la lumière intrusive qui induit des
perturbationsdu sommeil, on sait par exempleque l’alter-
nance naturelle du jour et de la nuit joue un rôle impor-
tant dans les rythmesbiologiquesde l’homme, lapertede
cette alternance pouvant induire des dérèglements qui
restent encorepeuétudiés àce jour.
Les effets de la pollution lumineuse sur les espèces végé-
tales et animales sont quant à eux étudiés et avérés
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:
effets sur les migrations, sur la reproduction, la nidifica-
tion, l’hibernation, la chasse, etc… Parmi les mammifères,
les chiroptères semblent être les plus touchés. Mais de
nombreuses autres espèces voient leur comportement
modifié à cause de la pollution lumineuse, les mettant
souvent en danger : espèces aquatiques, amphibiens et
reptiles (un exemple connu est celui des jeunes tortues
marines, désorientéesaprès l’éclosion, sedirigeantvers les
lumièresde la villeplutôt que vers lamer), invertébrés (at-
traction des insectes nocturnes autour des lampadaires),
etc. Les végétaux ont également besoin d’obscurité pour
croitre et sedévelopper dans debonnes conditions. Ainsi
les tramesvertesetbleues, le jour, doiventégalementêtre
noires, lanuit.
31 •
SIBLET
J-P., Servicedu
PatrimoineNaturel,
Département
EcologieetGestion
de laBiodiversi-
té, Impact de la
pollution lumineuse
sur labiodiversité–
synthèsebibliogra-
phique, Convention
MEEDDAT /MNHN
2008
