Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 63

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LECONFORTVISUEL
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
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Lagestiondif-
férenciéeconsiste
enunegestion
«naturelle»
qui supposeun
moindreentretien
et peudebesoins
eneau ;moins
consommatrice
de ressources, elle
nécessiteégale-
ment unemoindre
interventiondes
services techniques
de lacollectivité.
La requalification de ces espaces est un enjeumajeur en
termes d’image et d’attractivité d’une ville ou d’un terri-
toire. Les choix de matériaux, de couleurs et de formes
sontégalementun levierdevalorisationoud’amélioration
dupatrimoinevisueld’un territoire.Unmatériau localpeut
ainsi êtreutilisédemanière innovante, une formeurbaine
traditionnelle peut être détournée dans une conception
moderne, etc…Autrement dit : créer du lien entre le neuf
et l’existant, entre lepatrimoined’hieretcelui àconstruire
pour lesgénérations futures, cequi est l’undesenjeuxen
termesd’ambiances visuelles.
En matière d‘ambiances nocturnes, l’éclairage doit per-
mettre de rendre les formes urbaines et l’organisation
de l’espace plus lisibles et plus appréciables : distinction
espaces publics / espaces privés, répartition ou partage
des usages dans l’espace public, cheminements piétons
etcyclablesbien identifiésetconfortables, etc. Celanese
traduit pasnécessairement par desniveauxd’éclairement
importants, mais plutôt par une gradation adéquate. Le
suréclairement interdit en effet la nuance. Aussi de plus
enplusdeconcepteurs lumièreappellent-ilsaujourd’hui à
lamesuredans lesniveauxd’éclairement : sansobscurité,
commentmettreen lumière?
>
Fairedu végétal une accroche visuelle
porteused’ambiance
Le traitement végétal et paysager d’un espace constitue
assurément un vecteur incontournable pour la qualité
visuelled’unespace.
Supports de biodiversité, régulateurs thermiques, les
espaces végétalisés sont également conçus en tenant
compte de leurs qualités visuelles : couleurs, silhouettes,
etc. Le choix des espèces végétales peut par ce biais
mettre en valeur la temporalité à travers des floraisons
aux différentes saisons. En choisissant des espèces
locales, la conception paysagère met en valeur l’identité
d’un lieu (ancienne zonedemaraichage, vergers, etc.)
On peut également mêler des espèces aux vocations
diverses : ornementation, biodiversité, sensibilisation, etc.
Les arbres et arbustes fruitiers, au-delà des couleurs va-
riées qu’ils apportent, favorisent par exemple la présence
d’oiseaux mais offrent aussi des opportunités de cueil-
lette qui peuvent avoir une vocation pédagogique (fruits
et légumes locaux, anciens, parfoisoubliés, porteursd’une
mémoire des lieux et support d’échanges entre généra-
tions). Ce typede réflexiondans l’espacepublicest àme-
ner en partenariat étroit avec les services gestionnaires
de lacollectivité.
La conception d’un projet paysager peut aussi être l’oc-
casion de créer des ambiances visuelles particulières en
fonction des lieux : espaces de nature, espaces de pro-
menade, espaces horticoles, alignements de voirie, etc…
Chacun de ces espaces supposera alors un entretien et
unegestion spécifiquede lapartdes services techniques.
Outre son rôle en faveur de la biodiversité et du confort
climatique, la végétalisation des espaces publics peut
également être vue comme une manière de donner une
nouvelleplaceà l’art urbaindans la ville.
L’implication des services est d’autant plus importante
dans l’optique d’une gestion différenciée des espaces
verts : outre son intérêt en termes écologique et écono-
mique
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, celle-ci offre en effet une ambiance naturelle
souvent appréciéeenmilieuurbain.
Concevoir une stratégiedemise en lumière
dequalité
La mise en lumière de l’espace public doit être conçue
comme une composante à part entière de l’ambiance
urbainenocturne.
Il s’agit pour cela de définir une stratégie lumière indi-
quant les différents types d’éclairage à associer à chaque
lieu en fonction de ses usages et des besoins réels, et
donc de l’objectif de la mise en lumière : accompagner
les déplacements, délimiter l’espace, mettre en valeur un
élément de patrimoine architectural ou paysager, etc. Le
principe directeur est d’éclairer juste, c’est-à-dire d’éclai-
rer cequ’il faut, làoù il le faut, quand il le faut.
En termes de planification, cela peut se traduire par la
réalisation d’un plan lumière ou d’un schéma directeur
d’aménagement lumière (SDAL) intégrant les principes
d’économies d’énergie et de limitation de la pollution
lumineuse.CesdocumentspeuventêtreannexésauSCoT,
auPLU, ouau règlement deZAC.
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