Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 68

68
RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
35 •
Rapport IIASA
2005Baseline
Scenarios for the
CleanAir for Europe
(CAFE) Programme
36 •
Rapport de
laCommission
des comptes et
de l’économiede
l’environnement
«Santéet qualité
de l’air extérieur »,
juillet 2012
37 •
ADEME, Pol-
lutionsolfactives,
origine, législation,
analyse, traitement,
2
ème
édition2008
38 •
Loi sur l’air et
l’utilisation ration-
nellede l’énergiedu
30décembre 1996
39 •
Voir les élé-
mentsdecadrage
ci-après
Une distinction est effectuée entre les polluants pri-
maires (SO
2
, NO, COV et CO) et les polluants secondaires.
Les principaux polluants primaires rencontrés dans l’at-
mosphère urbaine sont des polluants directement émis
par des sources anthropiques (transports routiers par
exemple). A ces polluants s’ajoutent des polluants se-
condaires tel que l’ozone : ces polluants sont formés par
réaction chimique entre différents polluants. Dans le cas
de l’ozone, le polluant secondaire le plus connu, est la
réaction photochimique de polluants primaires (NOx et
COV), essentiellement au printemps et en été, lorsque la
durée d’ensoleillement est suffisante. Il en est de même
pour les particules qui peuvent se recombiner entre elles
et donner lieu à des particules dites secondaires. Ainsi
la pollution de l’air varie non seulement en fonction des
émetteursmais également selon les saisons. Certains pa-
ramètresmétéorologiques favorisant laproductiondepol-
luant (l’ensoleillement dans le cas de l’ozone) ou d’autres
favorisant leur dispersion (vent par exemple).
Il est important de distinguer les différentes échelles de
pollutions atmosphériques : la pollution de proximité, la
pollution de fond, la pollution planétaire (Gaz à Effet de
Serre, ou GES). La pollution de fond (ou de longue dis-
tance) est l’échelle générale d’une zone, alors que la pol-
lution de proximité est la pollution à laquelle est exposé
un individu lorsqu’il se retrouve à proximité directe des
principalessourcesdepollution. C’estdansce typedecas
où les concentrationsdepolluants sont lesplus élevées.
La pollution de l’air est un enjeu important enmilieu ur-
baindepar ceseffets sur la santéde lapopulationqui est
exposée et les dommages causés aux bâtiments. Le rap-
port CAFE
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de février 2005 sur la qualité de l’air précise
que « la santé humaine est sérieusement menacée par
l’exposition aux particules fines » avec une réduction de
l’espérance de vie de 8,2mois pour la France attribuable
aux particules fines PM2,5 d’origine anthropique A titre
d’exemple, lesétudesscientifiquesmontrentqu’uneexpo-
sitiondecourt termeauxparticulesfinessuffitàaccroître
la morbidité cardio-respiratoire, tandis qu’une exposition
chronique favorise l’apparition d’asthme chez l’adulte,
de broncho-pneumopathies chroniques obstructives et
d’altération du développement de la fonction respiratoire
chez l’enfant, demaladiescardiovasculairesetdecancers
du poumon. En plus des effets sur la santé humaine, la
pollution de l’air cause également des dommages sur les
écosystèmes et lebâti
36
.
Nuisance et confort olfactif
La nuisance ou le confort olfactif est produit par l’iden-
tification par un sujet de l’existence d’une odeur, qu’il
définit comme désagréable ou agréable. Actuellement
différentesdéfinitionscoexistent en fonctionnotamment
du faitque l’on seplacedupointdevuede lacause (com-
poséémis) oude l’effet (perception).
Une odeur est composée de multiples composés
chimiques gazeux et particulaires différents, mélangés à
l’air que nous respirons. L’odeur en ville est partout, éma-
nant de différentes sources : odeur du pain près d’une
boulangerie, odeur d’essence, odeur de poisson dans un
marché, odeur d’herbe fraîchement tondue dans un parc,
etc…
Lorsque l’odeur est perçue, elle peut être considérée
comme agréable ou comme une gêne, en fonction des
individus. Par exemple, l’odeur d’essencepeut être appré-
ciéeounon selon lespersonnes, certainesodeurs florales
sont appréciées par certains et insupportent d’autres.
Cette appréciation dépend du contexte de la perception,
de l’histoire de chaque sujet, car l’odeur a un pouvoir
d’évocation multisensoriel (représentations visuelles,
sonores, tactiles)
37
.
Lorsqu’elle est considérée comme une gêne, l’odeur peut
devenir intolérable, entrainantune focalisationetuneam-
plificationdesagêne.Uneodeurneconstituepasen tant
que telleunepollution, elle ledevient àpartir dumoment
oùelleest perçuecommeunenuisance (excessive) par la
population : onparleraalors de «pollutions olfactives »
38
.
La déterminationd’une pollution est donc encore intime-
ment liéeà laperceptiondusujet.Pourautant, desvaleurs
limites, en concentrationd’odeur et débit d’odeur ont été
fixéesdansuncertainnombrede textes règlementaires
39
.
EnFrance, plusieursarrêtés sectorielsfixent desobjectifs
sur lespollutionsolfactives :
- contrôle des distances de voisinage dans le secteur de
l’élevage ;
- contrôle des émissions à la source dans le secteur du
compostage ;
- contrôledes émissionsdans le secteur de l’équarissage.
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