77
LAQUALITÉDE L’AIR
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
55 •
Source :
InstitutNational
deVeilleSanitaire
(INVS)
56 •
Source :
InstitutNational
deVeilleSanitaire
(INVS)
57 •
58 •
- lespersonnesâgées, qui sontplussensiblesen raisondu
vieillissement des tissus respiratoires et de pathologies
plus fréquemment associées, ainsi qued’unediminution
desdéfenses respiratoires ;
- les personnes souffrant de pathologies chroniques (par
exemple maladies respiratoires chroniques allergiques
et asthmatiquesoumaladiescardio-vasculaires), lesdia-
bétiques ;
- les fumeurs, dont l’appareil respiratoireestdéjà irritépar
le tabac
55
.
Cependant, l’impact de la pollution atmosphérique sur la
santéhumaineestd’autantplusdifficileàcaractériserque :
- lapollutionde l’airestcomplexe, c’est-à-dire forméed’un
grand nombre de polluants, qui peuvent en outre réagir
entreeuxpour former despolluants secondaires ;
- l’exposition à la pollution de l’air est hétérogène dans
le temps et dans l’espace : elle dépend notamment des
lieux fréquentés par l’individu et des activités qu’il y ac-
complit ;
- les risques individuels sont faiblesmais à l’échelle de la
population toute entière, les impacts ne sont pas négli-
geables, car toute lapopulationest exposée ;
- l’état de santé et les antécédents pathologiques, qui
vont modifier la sensibilité vis-à-vis de la pollution at-
mosphérique, sont différentspour chaque individu ;
- les maladies susceptibles d’être liées à la pollution at-
mosphérique sont multifactorielles, c’est-à-dire que
la pollution atmosphérique est l’un des facteurs parmi
d’autresqui contribuent à leur apparition
56
.
Toutefois, le 17 octobre 2013 le Centre international de
Recherche sur le Cancer (CIRC) a annoncé qu’il classe
la pollution de l’air extérieur comme cancérogène pour
l’homme (Groupe 1)
57
.
Les risques allergiques peuvent également être aggravés
par les épisodes de pollution. Par exemple, les particules
fines émises par les transports (en particulier par les vé-
hicules diesel) pénètrent profondément dans les voies
respiratoires et y transportent les substances allergènes.
Pour protéger la santé des populations, il est essentiel a
minimademettreenplacedesdispositifsd’informationet
d’alerteaussi efficaces et réactifsquepossible.
Prendre lamesuredes gênes ressenties
et des attentes en termes d’amélioration
Lapollution constitue l’unedes préoccupationsmajeures
des Français. Dans une enquête réalisée pour l’ADEME
en 2011, elle apparaît comme la deuxième préoccupation
après le chômage, avant les inégalités sociales et la dé-
linquance.
L’édition 2011 de l’enquête sur les attitudes et compor-
tements des Français en matière d’environnement du
CREDOC
58
montre que les préoccupations pour la pollu-
tion de l’air extérieur en France restent fortes : 30% des
sondés ont déjà ressenti des troubles liés à la pollution
et 82% sont prêts à renoncer à la voitureen cas depicde
pollution pour préférer les transports collectifs (34%), la
marche (21%) ou le vélo (20%). Les nuisances olfactives
sont également une préoccupation importante, d’autant
plus qu’elles sont associées à lanotionde toxicité (même
si cette association ne correspond pas nécessairement à
la réalité). Ilestdifficiledequalifierunepollutionolfactive,
carcelle-cidépenddenombreuxparamètres : lesseuilsde
perception des composés odorants (qui peut varier d’un
individu à l’autre), leurs concentrations, la nature dumé-
langeodorant, ladirectionet lavitesseduvent,maisaussi
la sensibilitédespersonnes. Lamémoireolfactive joueun
rôle déterminant dans la perception positive ou négative
d’uneodeur. A ladifférencede lamémoire visuelleou au-
ditive, lamémoire olfactive est presque instinctive et en-
traînedes représentationsvisuelles, sonores, tactiles.Une
odeur qui peut paraître désagréable à l’un peut générer
en l’autre des souvenirs chargés d’affectif (par exemple
l’odeur du poisson qui peut être une nuisance pour cer-
tains, mais rappeler une histoire particulière à d’autres).
Dans d’autres cas, une odeur désagréable pour certains
ne seramêmepas remarquéepar d’autres.
Cette dimension doit être prise en compte dans la quali-
fication des nuisances olfactives, mais aussi dans les ré-
flexions pour concevoir une ambiance olfactive agréable.
Pour cette dimension éminemment sensible, les dé-
marchesparticipatives sont indispensables.
Les ressentis en matière d’ambiance olfactive sont sou-
vent difficiles à exprimer, et leur recueil est donc com-
plexe. Pour cela, il est nécessairede s’appuyer sur desou-
tils adaptés,mêlant expertises techniques et humaines.
