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LAQUALITÉDE L’AIR
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
des facteurs déclenchant des épisodes de pollution at-
mosphériques. De plus les différences de températures
entre ville et campagne, engendrées par l’îlot de chaleur
urbain, sont à l’origine de phénomènes de convergence :
les«brisesdecampagne», qui sontdes vents thermiques
faibles, vont des zones « froides » (les campagnes) vers
les zones chaudes (les villes), et peuvent ainsi favoriser
la concentration de polluants dans les secteurs les plus
urbanisés et lesplusdenses.
Les températures élevées sont également à l’originede la
formation de polluants secondaires tels que l’ozone. Plus
largement, les saisonset lesclimatsplusoumoinschauds
influencent la concentration des polluants et les types
d’émissions.
Il s’agit enfin, pour apprécier au mieux le niveau d’enjeu
enmatièredequalitéde l’air, de s’interroger sur le «point
d’impact»de lapollutionoude lanuisance : lesprobléma-
tiques et donc les réponses à apporter seront différentes
selon que l’espace public considéré se situe en bordure
d’une voirie à fort trafic, à proximité d’un parc, ou encore
aucœur d’un îlot debâtiments.
LABORATOIRECENTRALDESURVEILLANCE
DE LAQUALITÉDE L’AIR :
TESTDETROISMODÈLESDESIMULATION
DE LAPOLLUTIONDEPROXIMITÉ
LeLaboratoireCentraldeSurveillancede laQualitéde l’Air
amené sur 3ans (2007-2009) uneétudedemodélisation
de lapollutionatmosphériqueàproximitéd’axes routiers.
Cette étude avait pour objet d’apprécier les modèles de
simulation disponible et d’optimiser leurs usages pour si-
muler ladispersiondespolluants enmilieuconstruit.
Quatre modèles ont été testés : ADMS-Urban, OSPM,
SIRANE et STREET. Ces modèles ont été mis en œuvre
sur trois rues de Nantes : une rue canyon très encaissée
(la rue de Crébillon), une rue canyon classique (la rue de
Strasbourg) et une rue semi-ouverte (lequai de laFosse).
Les résultats de simulations avec ces différents modèles
ont étécomparésavecdesmesures in situ, pour vérifier le
degrédefiabilitédechacund’entreeux.
L’étude fait apparaîtreque laqualitédes résultatsdépend
enpartiede laconfigurationurbaine, plusoumoinsadap-
tée pour réaliser des simulations. Par exemple la rue de
Crébillon présente des caractéristiques de rue canyon
particulièrementencaissée (rapporthauteur / largeur>2),
cequi créedes conditions de simulationdélicates, et des
résultatsde simulationassezéloignésde la réalité. La rue
deStrasbourgprésente les caractéristiques classiquesde
la rue canyon (rapport hauteur / largeur = 1,24), et offre
desconditions idéalespour la simulation ; lesécartsentre
simulationetmesures sontmoins importants.
En savoir plus :
modeles-simulation-pollution-proximite-axes-rou-
tiers
Identifier les leviers locaux d’amélioration de
laqualitéde l’air
Une fois les enjeux identifiés, il s’agit avant tout de veiller
à ne pas aggraver la situation existante par les choix de
planification et/ou de conception. Mais il est également
possible de réfléchir aux moyens d’actions permettant
de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’air. Ces
moyens serontd’autantplusefficacesqu’ils serontmenés
àgrandeéchelle.
En fonctiondespollutionsetnuisances identifiées, il peut
être d’abord pertinent de rechercher les opportunités de
réduireà la source lesémissionsdepolluants, d’odeursou
d’allergènes : développement des transports collectifs et
desmodes actifs pour réduire la part des véhicules àmo-
teur àcombustiondans l’espacepublic, réductiondesbe-
soins de chauffage et de refroidissement des logements,
ou préconisations particulières concernant les sources
d’énergieutilisées, etc.
Pour les installations industrielles (ycompris, parexemple,
stations d’épurationouélevages), plusieurs actions de ré-
duction à la source sont possibles : révision du process,
révision de l’installation d’épuration des gaz, choix des
matières premières, etc. Il existe également différents
procédésde traitementdesémissionsdeCOVet lesémis-
sionsodorantes.
En matière olfactive, les leviers d’amélioration font par
exemple appel à des espèces végétales locales à l’odeur
agréable, qui peuvent être privilégiées etmises en valeur
dans lecadred’unprojet paysager.
