Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 80

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
Associer conceptionpaysagère
et améliorationde laqualitéde l’air
Les liens entre conception paysagère et qualité de l’air
peuvent êtreabordés via troisobjectifs :
- tenir compte du potentiel allergisant dans le choix des
espèces végétales ;
- utiliser lesqualitésolfactivesdecertainesessencespour
améliorer l’ambianceolfactive ;
- s’appuyer sur des espècespermettant decontribuer à la
biosurveillancede laqualitéde l’air.
Lorsde laconceptiond’unprojetpaysager oude ladéfini-
tion de préconisations enmatière de choix d’espèces vé-
gétalesà l’échelled’un territoired’intervention, il convient
deconnaître les risques éventuels enmatièred’allergies.
L’enjeun’estpasd’interdiretoutes lesespècespouvantpré-
senter deprèsoude loinun risqueallergisant,maisplutôt
de proposer une réflexion enmatière d’implantation pré-
férentielle des différents types d’espèces. Les essences
pouvant présenter des risques aucontact ouà l’ingestion
sontàéviteràproximité immédiated’unétablissementac-
cueillantde jeunesenfants. Lesplantesanémophiles, pré-
sentant des risques d’allergies au pollen, posent la ques-
tion de leur localisation à proximité d’établissements de
santé, pouvant accueillir despatients atteintsde troubles
respiratoires. Plus largement, il estessentiel deveilleràce
que lapopulationne soit pas exposéeàdes quantités ex-
cessives d’allergènes : les espèces très allergènes seront
évitées ; pour ce qui concerne les espèces à potentiel al-
lergisant faibleoumoyen, leur concentration sera limitée.
Les compositions d’espèces variées seront ainsi préférées
auxalignementsd’arbresd’unemêmeespèce.
La dimension temporelle des risques d’allergies, liées aux
saisons de pollinisation, est également à questionner.
Cela peut par exemple permettre demettre en place des
dispositifsd’alerte spécifiques aux saisons critiques.
Pourmieuxcomprendre lespotentielsallergisantsdesdif-
férents types de plantations, il est possible de se référer
aux guides et bases de données existant en la matière,
comme le guide Végétation en Ville réalisé par le réseau
RNSA.
GUIDED’INFORMATIONDE LAVÉGÉTATION
ENVILLE (RNSA)
Ce guide, publié en partenariat avec l’ADEME, dresse un
état des lieux des plantes allergisantes et des moyens
pour agir à l’échelle de la ville. Ses deux maîtres mots :
diversifier et entretenir. Pour mieux connaître et choisir
les plantes allergisantes, la RNSA exposent dans des
fiches lesprincipauxgenres allergisants.
Le guide est accessible à l’adresse suivante :
A l’échelle locale, certaines espèces peuvent contribuer
de manière significative à la conception d’ambiances
olfactives agréables grâce à l’odeur que dégagent leurs
fleurs ou leur feuillage. Un exemple commun est la fleur
de jasmin, le lilas ou encore le chèvrefeuille, dont les
odeurs sont appréciéeset très reconnaissables. Il est éga-
lement possible d’introduire au sein d’un espace naturel
oupaysager desplantes et fleurs aromatiques…
Au-delà de leurs propriétés odorantes, les espaces végé-
talesprésententplusieursautresatouts. Enparticulier les
plantes à fleurs odorantes sont souvent très appréciées
des abeilles, et participent au maintien de la biodiversi-
té. Par ailleurs, le thym, lebasilic, la lavande, lamarjolaine,
la menthe sont à la fois des plantes aromatiques et des
plantes médicinales : elles peuvent être un support pé-
dagogique d’éducation à l’environnement, et d’échanges
entre générations dans le cadre de jardins partagés par
exemple.
Ces choix d’espèces doivent bien sûr se faire en cohé-
rence avec les exigences écologiques (choix d’espèces
locales, faiblesbesoinseneauetenentretien) etdesanté
vis-à-visdesallergies (limiter laconcentrationdesplantes
àpotentiel allergisant).
Enfin, certaines espèces peuvent être utilisées comme
des «bioindicateurs » : en réagissant à lapollutionde l’air
par l’apparitiondedifférents symptômes, ellesparticipent
à la surveillancede laqualitéde l’air enpermettant d’éva-
luer lespollutions làoù il n’yapasdecapteurs. Les lichens
sont parmi les bioindicateurs les plus connus, mais de
nombreuses autres espèces jouent également très bien
ce rôle, comme le tabacou le raygrasspar exemple.
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