Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 1 AMBIANCES URBAINES - page 38

38
RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
CEQU’ILFAUTSAVOIR
DÉFINITIONSETPRINCIPES
PHYSIQUES
Quantitédebruit et qualité sonore
L’ambiance sonore s’appréhende à deux niveaux : d’une
part du point de vue de la quantité de bruit, soit une
dimension acoustique portant notamment sur lamaîtrise
des nuisances acoustiques, et d’autre part du point de
vue de la qualité sonore, soit une approche qualitative
axée sur leconfort sonoreet, par exemple, laprésencede
sonorités agréables.
Laquantitédebruit ou l’inconfort acoustique se caracté-
rise essentiellement par son intensité, sa fréquence et sa
temporalité.
L’intensité du bruit,
qui détermine si un son est fort ou
faible, semesure en décibels (dB). Le niveau zéro (0 dB)
est le seuil théoriquede l’auditionhumaine. L’intensitédu
bruit dans l’environnement urbain est généralement infé-
rieure à 70 dB. A ces intensités, le bruit urbain ne rend
pas sourd, mais peut être à l’origine d’effets sur la santé
(troublesdu sommeil, stress, etc.).
La fréquence
correspondquant àelleà lahauteur du son.
Plus la fréquenced’un sonest élevée, plus le sonest aigu.
La fréquence s’exprime en Hertz, noté Hz
9
. Le dB(A) est
une unité permettant d’exprimer l’intensité d’un bruit de
manière globale, en tenant compte de la sensibilité de
l’oreillehumaineen fonctiondes fréquences.
La temporalité
définit la durée et la régularité de la pré-
sence d’unbruit. Ces critères définissent plusieurs types
debruits :
- unbruitcontinu : il estprésentdurant touteunepériode
donnée. C’est par exemple le bruit d’une voie de circu-
lation intense comme une autoroute, qui est généré en
continu tout au longde la journée ;
- un bruit intermittent : sa présence n’est pas continue
maisaucontraire irrégulière, à intervalle régulier ounon,
à l’instar dubruit depassagede trainoud’avion ;
- un bruit bref ou impulsif : il se reproduit rarement, voire
une seule fois. C’est par exemple un bruit d’impact ou
d’explosion.
L’excès deprésenced’unbruit (en intensitéou en tempo-
ralité) peut être à l’origine d’une gêne. L’irruption, l’émer-
gence non prévue d’un son est souvent perçue de façon
relativement négative. La qualité acoustique se traduit
souvent par le calme, mais pas forcément par l’absence
de bruit. La qualité sonore se caractérise en effet par
le niveau sonore mais surtout par la nature des sources
composant l’environnement sonore. Par exemple, certains
véhicules comme les cyclomoteurs détériorent systéma-
tiquement l’environnement sonore, tandis que d’autres
sources comme la présence d’oiseaux ou de fontaines
peuvent améliorer la qualité sonore. De la même façon,
dans certains sites, les niveaux sonores sont élevés. Mais
à la différence des zones de bruit permanent comme le
bruit routier, ils sont considérés par les riverains comme
agréables. Ces sites sont habituellement un square, un
marché, un quartier étudiant ou commerçant, et peuvent
afficher un niveau supérieur à 65 dB. Ils sont néanmoins
très recherchés par certains habitants et constituent un
élément attractif d’un territoire, une valeur ou un mar-
queur de l’identitédupaysageurbain.
Points noirs dubruit
Les points noirs du bruit (PNB) sont des bâtiments expo-
sés au bruit des transports terrestres de manière exces-
sive, leur conférant uncaractèred’insalubritéacoustique.
Les instructionsà suivrepour identifier lespointsnoirsde
bruit sontdécritesdans lacirculairedu25mai 2004, inté-
gréeauCodede l’Environnement.
Ellefixe les limitesd’expositionaubruitpour lesbâtiments
riverainsdes infrastructures terrestres à
10
:
- 70 dB(A) le jour (période 6h - 22h) et/ou à 65 dB(A) la
nuit (période 22h - 6h), en façade des bâtiments rive-
rainsdes infrastructures routièresouLGV ;
- 73 dB(A) le jour et 68 dB(A) la nuit, en façade des bâti-
mentsàproximitédes transports ferroviaires classiques.
Onconsidère3 typesdepointsnoirs :
- lespointsnoirsdebruitdiurnequi représententdesbâti-
mentsoù la valeur limiteen journéeest dépassée ;
- lespointsnoirsdebruitnocturnequi sontdesbâtiments
où la valeur limiteest dépassée lanuit ;
- les « super points noirs » sont des points noirs où les
valeurs limitesdiurneet nocturne sont dépassées.
La politique d’intervention de l’Etat donne la priorité de
traitement aux points noirs de bruits situés en Zone Ur-
baineSensible (ZUS)etaux«superpointsnoirs»dubruit.
En France, 43 % des Français se disent être gênés par
lebruit. Cebruit estmajoritairementproduitpar les trans-
ports : ceux-ci sontà l’originedeplusde80%dubruitémis
dans l’environnement. Ils créent aussi 3 000 zones de
bruit critiques, soitdeszonesbâtiesexposéesàunniveau
sonorequi dépassent les 70décibels (trèsbruyant). Dece
fait 200000bâtiments sont impactés par ces nuisances,
et parmi eux, 55000 constituent des supers points noirs
du bruit : la gêne y est intolérable pour les habitants, à la
fois le jour et lanuit.
L’AMBIANCE
SONORE
9 •
Centre
d’Informationet de
Document sur le
Bruit (CIDB),
site internet :
10 •
Transport
terrestre, résorption
despointsnoirs,
observatoiresdu
bruit, fichebruit
n°6, direction
régionalede
l’Environnement,
Provence-Alpe-Côte
d’Azur
1...,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37 39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,...140