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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
AMBIANCESURBAINES
La limitationdesactivitéshumainesémettricesdechaleur.
Les activités humaines participent également à l’effet
d’îlot de chaleur. En été, outre le trafic routier, les émis-
sions de chaleur liées aux systèmes de climatisation y
contribuent notamment demanière significative. Conce-
voir des villes intelligentes d’un point de vue climatique
consiste donc aussi à réduire ces émissions à la source :
le chauffage et la climatisation d’une part, par unemeil-
leureconceptionpassivedesbâtiments, et le trafic routier
d’autre part, par le développement des alternatives à la
mobilité routière.
User de l’eau et du végétal pour rafraîchir
les espaces
Laprésencede l’eauetduvégétal aun impactdirectsur le
microclimat urbainet l’effet d’îlot dechaleur.
La réintroduction de la nature en ville
par la création de
supports de végétalisation diversifiés, nombreux et bien
répartis, est donc unmoyen efficace d’œuvrer en faveur
du confort climatique. A une échelle de proximité, cette
nature « ré-introduie »permet de rafraîchir l’air grâceaux
ombres portées et à l’évapotranspiration. A une échelle
d’agglomération ou de territoire, la présence de la nature
jouesur lacirculationde l’airpar lacréationdebrises ther-
miques et réduit le phénomène d’accumulation de cha-
leur grâce à un albédo fort (en particulier les plans d’eau
qui réfléchissent la lumière). Plusieurs études ont permis
demodéliserceseffets.Des recherchesplusapprofondies
sont actuellement encoursnotamment sur desquestions
importantes en termes de végétalisation enmilieuurbain
dense : les jardins sur dalle ont-ils autant d’effet régula-
teur que les jardins enpleine terre?
SIMULATIONDE L’IMPACTDE
LAVÉGÉTATIONSUR LEMICRO-CLIMAT :
PLACEDUMILLÉNAIRE,MONTPELLIER
L’objectif de cette étude était de mesurer l’impact pro-
gressif de la végétation à trois stades différents (sans
végétation, avec une végétation jeune, et une végétation
adulte) sur le confort thermique d’un grand ensemble ur-
bain assezminéralisé : la place duMillénaire du quartier
d’AntigoneàMontpellier.
Dans lecadredesa thèsededoctoratmécaniqueà l’école
polytechnique de l’université de Nantes, achevée en
2000, Jérôme Vinet a utilisé le croisement de deux ou-
tils numériques, SOLENE (logiciel d’ensoleillement et de
thermiquedéveloppépar leCERMA) etN3S (codedemé-
caniquedes fluides, développépar EDF). Cettedémarche
appliquée à la place duMillénaire àMontpellier, a permis
dedémontreruneévolutionnotabledesconditionsmicro-
climatiques au cours des années. Une amélioration sen-
sible des situations de confort grâce à la création d’une
voûte végétale, la réductiondes températures de surface
et d’air, et la réduction ou l’accélération des vitesses de
vent anotamment étéconstatée.
En savoir plus :
a-la-mo-
delisation-thermo-aeraulique-du-microclimat-1533172
Dans un contexte de densification et de réduction des
espaces disponibles au sol, la végétation en ville peut
prendredifférentes formes :
- les toitures végétalisées, qui se développement de plus
enplusdans lesprojetsd’aménagement. Certainesvilles
ont même intégré dans leur PLU l’obligation de réaliser
des toituresvégétalisées. Lessurfacesde toituresplates
représentent un potentiel important : elles sont esti-
mées à314haàParis ;
- les jardins suspendus, dont l’épaisseur de terreyestplus
importante, demanièreàpouvoirplanterdesarbusteset
àcréer de véritables aménagementspaysagers ;
- les façadesvégétalisées, ycomprissous formedeplantes
grimpantes le long de résilles dédiées, qui permettent
également de rafraichir l’intérieur desbâtiments.
La mise en valeur de l’eau
dans la ville et notamment la
gestion des eaux pluviales à ciel ouvert joue également
un rôle de régulation thermique : plans d’eau, noues, fon-
taine, surfaces perméables, etc. Ces solutions ont des im-
pacts plus oumoins importants sur lemicroclimat urbain
ou l’effet d’îlot de chaleur urbain : l’effet brumisateur de
la fontaine aura un effet de rafraîchissement au niveau
microlocal alors que les plans d’eau auront des effets de
rafraîchissement sur l’effet d’îlot dechaleur urbain.
Figure 14 : Coulée verteàParis -©LolaERTEL /MairiedeParis
Source :MairiedeParis
