Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 4 ECOSYSTÈMES DANS LES TERRITOIRES - page 39

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ÉLÉMENTSDEMÉTHODEPOUR INTÉGRER LESÉCOSYSTÈMESDANS LESPROJETSD’URBANISME
CAHIERTECHNIQUE
ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
Montréal - Rosemont-LaPetitePatrie
L’arrondissementdeRosemont-LaPetitePatrieàMontréal
met enœuvre diversesmesures pour lutter contre les
îlotsdechaleur.
Le verdissement.
Aumoins 20% de la superficie d’un terrain accueillant
unenouvelleconstructiondoitêtre aménagéavecdes
plantes, arbresouarbustes enpleine terre.
Laperméabilité et l’albédodesmatériaux.
Les surfaces des villes sont souvent imperméabilisées,
les processus naturels rafraîchissants ne peuvent
contrer le réchauffement urbain. Les matériaux de re-
couvrement autorisés pour une aire d’entreposage, de
chargement oude stationnement sont lepavéalvéolé,
le béton, le gravier gris ou tout autre matériau inerte
avecun indicede réflectance solaire
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d’aumoins 29.
La création d’oasis de fraîcheur et de ruelles vertes.
Transformationd’une ruellede600mètres entredeux
stations de métro, 450 arbres plantés et plus de 20
000 fleurs offertes aux résidents chaque année dans
l’arrondissement afin d’encourager le verdissement.
L’arrondissement encourage la création de « comités
de ruelle » regroupant des riverains propriétaires pour
la réalisationdeprojetsprivésde ruelles vertes.
Les toituresécoénergétiques.
Pour la réfection complète d’un toit ou de la construc-
tion d’un nouveau bâtiment (public ou privé), un
permis de transformation est requis. Le proprié-
taire est tenu d’installer un revêtement de toi-
ture favorisant la réduction des îlots de chaleur
urbains. Les revêtements autorisés sont : un toit vert ;
unmatériau de couleur blanche, unmatériau peint en
blanc ou recouvert d’un enduit réfléchissant ou d’un
ballast blanc ; unmatériaudont l’indicede réflectance
solaireest d’aumoins 78, attestépar les spécifications
du fabricant ; une combinaison des revêtements sus-
mentionnés.
Source :
Faire évoluer le traitement et lagestiondes espaces
végétalisés
Les trames vertes urbaines peuvent passer sur des espaces
verts, jardins privés et terres agricoles notamment, dont
onne connaît pas vraiment la capacité d’accueil du vivant.
C’est pourquoi les modes de conception et gestion favo-
rables à la diversité biologique sont à intégrer dans les
projets.
Laconceptiondesespacespublicsdoitprendreencompte
les enjeux de santé (plantes allergènes par exemple) et
considérer les interactionsentre lesplanteset leurmilieu.
Diversifier les espèces végétales nécessite la compatibi-
lité entre les plantes, entre celles-ci et le sol, la topogra-
phie, le climat et les occupations humaines présentes et
passées. Le recours à laphytosociologieest utilepour dé-
terminer lanaturedu sol et les facteursmicroclimatiques,
décrire lesmilieuxetappréhender leurévolution.Ellepeut
aider à reconstituer les situations écologiques du passé
dansdes étudeshistoriquesouarchéologiques.
Les espaces naturels ou aménagés (nature en ville) sur
emprise publique permettent une maîtrise de l’entretien
et une réversibilité des usages. La perception du mode
d’entretien (gestion différenciée, végétation en pied
d’arbre) par les citoyens et les services techniques des
collectivités est déterminante. Des actions de formation
et de sensibilisationauprèsdes services «espaces verts »
peuvent être nécessaires. La gestion et l’entretien diffé-
renciés sont généralement moins coûteux qu’une ges-
tion classique ; il faut démontrer leur intérêt à travers les
services qu’ils rendent à plus long terme, aux acteurs de
l’aménagement en particulier. Cela vaut aussi pour cer-
taines pratiques culturales à l’échelle du grand territoire
(agriculture raisonnée ou biologique, espaces en friches)
qui ne permettent généralement pas une rentabilité de
court terme.
Des protocoles scientifiques peuvent êtreutilisés comme
lePROtocolePApillonsGEstionnaires(PROPAGE),programme
de sciencesparticipativesàdestinationdesgestionnaires
d’espaces verts et d’espaces naturels, basé sur l’observa-
tion des papillons de jour. Il fournit un indicateur de la
qualité écologique d’un espace ainsi qu’un outil d’aide à
la décision pour des pratiques de gestion favorables à la
biodiversité.
Des prescriptions simples peuvent également être inté-
grées aux référentiels d’aménagement, aux cahiers des
charges de cession de terrain ou d’entretien d’espaces
publicsouprivés, en lienavec les autres enjeuxurbains.
33 •
Indicede
réflectance
solaire (oualbédo) :
mesurede la
capacitéd’unma-
tériaude surfaceà
réfléchir la lumière
du soleil.
Lecoefficient varie
de0à 100et est
influencépar la
couleur :
plus la surfaceest
blanche, plus le
coefficient sera
élevé.
Voir aussi leCahier
techniquede
l’AEU
2
«Ambiances
Urbaines »
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