Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 4 ECOSYSTÈMES DANS LES TERRITOIRES - page 42

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
Agricultures urbaine et périurbaine
Cequ’il faut savoir
Dans l’espace rural, lapolitiqued’intensificationaconduit
à une spécialisation et donc à une uniformisation des
culturesetdesagro-écosystèmes
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dansun territoiredon-
né. Laprisedeconscienceprogressivede l’incompatibilité
entre agriculture intensive et préservation des écosys-
tèmesaengendré l’apparitiondenouvellespratiquesplus
respectueusesde l’environnement.
Parmi ces modes de production alternatifs : l’agriculture
dite « raisonnée », l’agriculturebiologique, et l’agriculture
dite « à haute intensité environnementale » ou agroéco-
logie. Cettedernièreprônenotamment lapolyculturequi
consisteàassocierdesculturesdifférentessurunemême
surface agricole et à cultiver successivement (voire en
même temps) des espèces différentes. Elle vise à amélio-
rer la fertilitédessolsetàpréserver ladiversitégénétique.
Elles’appuiesurun recoursaugénieécologiquepar l’utili-
sationde labiodiversité (versde terre, champignons, etc.)
et plus globalement, sur le fonctionnement naturel des
agro-écosystèmes, permettant ainsi de limiter les intrants
chimiques ou les consommations d’énergie, de préserver
labiodiversitéet deproduiredesproduitsplus sains.
L’agriculture urbaine et périurbaine correspond aux pra-
tiques agricoles dans les villes et autour des villes qui
approvisionnent notamment la population s’y trouvant.
L’agricultureurbaineestpratiquée surdes surfacesdepe-
tite taille, utilisées pour la culture ou l’élevage à des fins
de consommation personnelle ou de vente de proximité.
L’agriculture périurbaine se pratique sur des plus grands
espaces agricoles proches de la ville qui sont exploités
essentiellementpour laproduction légumière,maraichère
oucéréalièreoupour de l’élevage
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.
Il est essentiel deprotéger ce typed’agriculture, etnepas
considérer les espaces qu’elle utilise comme une réserve
foncière pour l’urbanisation. Maintenir l’activité agricole
et contenir l’étalement urbain vont de pair. Il s’agit aussi
d’éviter la fragmentationdecesespacespourgarantir leur
pérennité. Outre le service d’approvisionnement en pro-
duits alimentaires, l’agricultureparticipe à la composition
du territoire, à la structure du territoire, à la trame verte
et bleue. Ellecontribueaussi à laqualitéducadrede vie :
elle peut être intégrée à des actions de sensibilisation
à l’environnement auprès des habitants, des habitants
contribuent eux-mêmes àcetteproduction localedans le
cadrede jardinspartagéspar exemple.
Cequ’il est possiblede faire
Protéger les espaces agricoles de l’urbanisation
En théorie, la luttecontre l’étalement urbaindevrait bénéfi-
cierà l’agriculturepuisqu’elleestassortied’unepréservation
des espaces agricoles. Or ces espaces sont souvent perçus
par lesacteursde laplanificationcommeunevariabled’ajus-
tement des choixd’urbanisation. Il est nécessairede consi-
dérer cesespacesparticipant à l’identitédu territoireet à la
constructionde l’armaturepaysagère.L’agriculturepeutêtre
intégréedans laplanificationet lagestionde l’espaceurbain
comme un enjeu fédérateur pour justifier la protectiondes
espaces rurauxmenacéspar l’étalementurbainetstructurer
lesdifférentsprojetsd’un territoire. L’agricultureestunoutil
pour lagestionenvironnementaleet paysagèrede l’espace.
D’autre part, le modèle économique doit être pensé pour
pérenniser ces exploitations, qui restent peu rentables à
courtterme, etdansunobjectifdepréservationde laqualité
dessols.
Envisager lamultifonctionnalitédes espaces agricoles
Au-delà de la préservation des sols, le maintien d’une
agriculture viable aux portes des villes nécessite
l’appréhension de la multifonctionnalité de l’espace
et des multiples formes de l’activité agricole et son
évolution, par exemple enutilisant des bases de données
et des cartes. Pour cela et pour conserver un maximum
de services écosystémiques, l’impact de cette activité
doit êtremaîtrisé. Des outils aident à évaluer les impacts
de l’agriculture, c’est lecasdeClim’Agri.
Clim’Agri
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ClimAgri est un outil et une démarche de diagnostic
énergie-gazàeffetdeserrepour l’agricultureet la forêt,
à l’échelle des territoires, diffusé par l’ADEME. Il vise à
alimenter le volet agricole et forestier du Schéma Ré-
gional Climat Air Energie (SRCAE) et du Plan Climat
EnergieTerritorial (PCET).
Cet outil, destiné aux chargés demissionPCET, a pour
objectifdemettreen relation trois typesd’indicateurs :
- les consommationsd’énergiede l’agriculture ;
- lesémissionsdegazàeffetdeserre (CO
2
,CH
4
,N
2
O) ;
- laproductiondematièrepremièreagricole (potentiel
nourricier).
Àpartir dudiagnosticde la situation initiale, lesutilisa-
teurs peuvent construire et tester des scénarios pour
évaluer et hiérarchiser les actions àmettreenœuvre.
37 •
Ecosystèmes
exploitéspar les
humains àdes
finsdeproduction
alimentaire
38 •
Paragraphe
construit àpartir
d’extraitsdes sites
suivants :
39 •
Source :
ADEME
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