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ÉLÉMENTSDEMÉTHODEPOUR INTÉGRER LESÉCOSYSTÈMESDANS LESPROJETSD’URBANISME
CAHIERTECHNIQUE
ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
Espaces naturels et espaces aménagés
denature en ville
Cequ’il est possiblede faire
Préserver et recréer desmilieuxhumides
La question des modes alternatifs de gestion des eaux
pluvialesetdeseauxuséesestaucœurde la renaturation
urbaine. Lapréservationdesmilieuxhumidesestuneprio-
ritéde laSNB. Pardesaménagements liésà lagestiondes
eaux dans les projets, il est possible d’une part de contri-
buer directement par l’urbanismeà recréer ce typedemi-
lieux et d’autre part, de créer et concevoir des espaces
multi-usages etmultifonctions.
Par ailleurs, il faut tenir compte du fait que, s’il n’y a au-
cunealternativeavéréeà ladestructiondezoneshumides
pour l’urbanisation d’un secteur, lemaître d’ouvrage aura
l’obligation de prévoir la création ou la restauration de
zones équivalentes, en termes de fonctionnement et de
biodiversitédans lemêmebassinversant, ouàdéfaut, pré-
voir unecompensationdedeux fois leur surface.
MétropoleNantesSaint-NazaireetPaysde
Retz : une réflexion stratégique interSCoT
Lepérimètrede l’interSCoT, qui comprend93communes
et s’étend sur 330000hectares, accueille actuellement
940000 habitants, en accueillerait 200000 en 2030.
L’Agenced’urbanisme a contribué aux réflexions initiées
par l’État en vue de l’élaboration d’un « Pacte pour l’Es-
tuairede laLoire», en lienavec les travauxde laRégion,
duDépartement, desSCoTetdescollectivitésetacteurs
concernés. C’est un territoire aux enjeux contrastés, au
débouché dubassinde la Loire (13millions d’habitants),
qui met en connexion des espaces urbains et écono-
miques de dimension métropolitaine, des espaces agri-
colesetdeszonesNatura2000majeures : laLoire, le lac
deGrandLieu, lemaraisdeBrière.
Recréer des habitats pour la faune en ville
L’habitat, domaine de vie d’une espèce donnée, intègre
une dimension spatiale et volumétrique. Une aire trop
petite rendunhabitat non viablepour une espècequi n’y
trouverait plus les conditions de sa survie ; par exemple,
les organismes capables de voler ou se déplaçant sous
l’eau.
Certaines espèces sont plus sensibles que d’autres à la
dégradation, la fragmentation et la destruction de leur
habitat : chauves-souris, oiseaux communs ou insectes
rencontrent des difficultés à « se loger en ville » et sont
progressivement supplantées par des espèces plus ou
moins invasives (ex. : les corneilles au Jardin des Plantes
à Paris, les goélands à Marseille). Or la ville fourmille de
niches potentielles : jardins publics et privés, sols, eau,
gîtesprocuréspar lebâti.
Laconceptionpeutpermettrede :
- maintenir la vie du sol, sans le remuer, ni « l’enrichir ».
La richesse du sol, au regard de la biodiversité, réside
dans sa diversité : sols maigres, épais, humides, secs,
drainants ou non, profonds ou non, etc., en n’en imper-
méabilisant pas la surface (alimentation en eau), en en
assurant les continuités souterraines (trames), etc. ;
- installerde ladiversitédemilieuxetdebiotopes :ensoleil-
lement, humidité, ouverturede l’espace, taille, acidité ;
- offrir des gîtes pour un maximum d’espèces dans les
aménagements et le bâti : fissures, caches, joints, abris,
etc. et éviter certains pièges (reflets des vitrages, bio-
cidesdans les jardins, etc.).
Figure5 : Perspective sur l’estuaire
Source : Agenced’Urbanismede laRégionNantaise (AURAN)