Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 4 ECOSYSTÈMES DANS LES TERRITOIRES - page 35

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ÉLÉMENTSDEMÉTHODEPOUR INTÉGRER LESÉCOSYSTÈMESDANS LESPROJETSD’URBANISME
CAHIERTECHNIQUE
ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
Développer la cartographiedes sols
Connaître les sols urbains permet de localiser les activités,
les usages, les éléments paysagers et/ou prévoir les trai-
tements préalables. Le service INFOSOLde l’INRAproduit
descartesau 1/100.000
ème
et au 1/25.000
éme
. Lacartogra-
phie est un outil partagé par tous les acteurs de l’urba-
nismeet de l’aménagement qui permet laplanificationdu
territoire. Cette cartographie des sols ne doit pas se limi-
ter à la pédologie mais intégrer également les fonctions
biologiques et les services rendus par les sols selon leurs
caractéristiques, avecune typologie telleque :
- service de production (aliments, bois…). La fertilité
des sols dépend des propriétés chimiques (capacité
d’échange cationique, pH neutre…), physiques (réserve
utile en eau, porosité…) et biologiques (organismes in-
tervenant dans les cycles du carbone et de l’azote et la
transformationdesmatièresorganiques) ;
- service de support des infrastructures (de transport par
ex.) et des bâtiments. Les qualités recherchées relèvent
des propriétés géotechniques (sols qui nemontrent pas
dephénomènesde retrait-gonflement, portance…) ;
- servicede régulationdes fluxd’eau (limitationdes inon-
dations, gestiondes eauxde ruissellement) et limitation
de la formation d’îlots de chaleur en été. Ces services
sont assurés par les sols végétalisés grâce à certaines
qualités physiques (porosité, profondeur…) et d’autres
sols (sols de parkings et d’espaces publics, s’ils ne sont
pas complètement imperméabilisés : ensablement, pa-
vage…) ;
- service de stockage de carbone (atténuation du chan-
gement climatique). Les solsdesparcsboisés, des forêts
urbaines, deszonesenherbées (encasdegestionappro-
priée : nonexportationdes résidusde tontepar ex.), etc.
peuvent participer à la séquestrationducarbone ;
- service d’archivage. Les sols peuvent abriter des traces
archéologiques (intérêtculturel, historiqueetpatrimonial).
Faireappel augéniepédologiquepour requalifier les sols
urbains
Lacartographiedessolspeutêtreun initiateurde lamiseen
place de démarches innovantes, demanière directe dans
les aménagements oude façon indirecte, avec lamise en
place de mesures compensatoires lorsque des sols sont
imperméabilisés. De plus, la qualité d’un sol n’est pas
irréversible, elle peut être restaurée, au sens biologique
ou agronomique, ou en termes de dépollution. Cela
concerne aussi bien la gestion durable des sols en ville
que la réhabilitationdes sitespollués et frichesurbaines.
Il convient d’adapter le traitement des sols à la qualité
recherchée. Par exemple, un sol considéré de mauvaise
qualité pour l’agriculture peut être un sol favorable
pour la biodiversité. C’est vrai notamment en zone
méditerranéenne, où les sols sont considérés comme
pauvres mais la flore méditerranéenne a su s’adapter.
Autre exemple : les tourbières ont peu d’éléments
nutritifs, mais elles abritent des espèces remarquables
et présentent une biodiversité unique. Par ailleurs, un sol
considéré mauvais pour la biodiversité et mauvais pour
l’agriculture peut se révéler utile pour la préservation de
la qualité des eaux, pour la gestion des eaux pluviales ou
la luttecontre les îlotsdechaleur, etc.
Le sol rend de nombreux services écosystémiques, mais
pas forcément tous à la fois.
Utiliser denouveauxoutils
Larestaurationde laqualitédessolsestenpassededevenir
une cause nationale en cohérence avec les stratégies
de lutte contre l’érosion de la biodiversité ; elle mobilise
beaucoup leschercheurset les techniciensactuellement.
Denombreuxoutils sont développés, qu’il s’agissede limi-
ter l’artificialisationdes terres (Coefficient deBiotopepar
Surface
30
), de transposer les outils depriseen comptede
labiodiversitéaériennepour labiodiversitésouterraineou
encore de faire des mesures thermographiques permet-
tant dedéterminer oùplanter des arbrespar exemple.
30 •
La loi pour
l’accès au logement
et unurbanisme
rénové (ALUR)
introduit lecoeffi-
cient debiotope.
Le règlement du
PLUpeut « imposer
unepartminimale
de surfacesnon im-
perméabiliséesou
éco-aménageables,
éventuellement
pondérées en fonc-
tionde leur nature,
afindecontribuer
aumaintiende la
biodiversitéet de la
natureen ville».
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