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APPROCHEÉCONOMIQUEPARTHÉMATIQUE
CAHIERTECHNIQUE
L’AEU
2
POURUNEAPPROCHEENCOÛTGLOBALDANSLESPROJETSD’AMÉNAGEMENT
10 •
Etude
économique sur
la reconversiondes
frichesurbaines
polluées, ADEME,
Octobre2012
11 •
L’incertitude sur
l’impact ducoût de
ladépollution sur
lebilanfinancier
peut conduireà
une valorisation
foncière
insuffisantede
certains sites,
empêchant la
reconversionde
ceux-ci. Dans
d’autres cas, les
aménageursou
lespromoteurs,
après avoir acquis
le site, font appel à
desfinancements
publics importants,
pour pouvoir
payer les études
et les coûtsde
dépollutionqu’ils
engagent.
L’approche en coût global direct de la voiture pour le
ménage nécessite de prendre en compte l’ensemble
des coûts : non seulement les coûts marginaux de la
voiture (frais de carburant et de stationnement), mais
également les coûtsfixes liés à lapossessiondu véhicule.
Cette information doit être transmise pour initier des
changements de comportements, s’il existe une offre de
transport performante alternative à la voiture. Chacun
pourra utiliser un « bouquet de services à la mobilité »
financièrement avantageux : modes actifs, transports
collectifs, livraisons, location de voitures ou auto-partage
selon lesbesoins.
Interactions avecd’autres thématiques
L’approche des flux de personnes et de marchandises
et des moyens de transport est indissociable des choix
de localisation des objets statiques de l’aménagement :
l’opération elle-même, les immeubles de logements ou
d’activités, les équipements, les services, les infrastruc-
tures, etc. Ce thème est en interaction forte, au niveau
du programme, avec les choix relatifs à la mixité sociale
et fonctionnelle.
Les déplacements constituent la fonction majeure de
la voirie. La conception de la voirie, dans une approche
globale tellequecelleproposéepar leprogrammenational
«voiriepour tous», chercheraàconcilier toussesusages :
- les déplacements des personnes, notamment ayant
recours àdesmodes vulnérables ;
- l’accessibilité ;
- lesbesoinsde livraisonsdemarchandises ;
- les interventions demaintenancedes immeubles et des
espacespublics ;
- la collecte et l’enlèvement des déchets : installations
de collecte des déchets en pied d’immeuble, prise en
comptedesdéchetsencombrantsetdesdéchetsproduits
par les activités économiques. Concernant les déchets
encombrants, la nécessité pour les véhicules de ramas-
sage d’accéder aux points de collecte de proximité et
au réseaudedéchèteriedétermine ledimensionnement
des voiries.
Par ailleurs, la voirie est le lieu privilégié de passage des
réseauxenterrésquiconcernentdifférentesthématiques :
l’alimentation en eau et en énergie, le raccordement aux
réseaux d’informations, la collecte des eaux pluviales et
des eaux usées, les réseaux de collecte pneumatique des
déchets…
Les parcs de stationnement offrent d’importantes surfaces
mobilisables pour l’installation de panneaux solaires en
couverturedesplacesde stationnement.
Des terresexcavéespour lesbesoinsduprojetet faiblement
impactées par la pollution peuvent être confinées sous
la voirie, dans un but de gestion optimales de ces terres
excavées, et de limitation de l’envoi des terres hors site
(celagénèredesémissionsdeGES,desnuisancessonores).
Une approche globale de ces thématiques permettra
d’optimiser laconceptionet lecoût des aménagements.
Sources documentaires
- «Chiffresclésde l’énergie - Edition2013» (Commissariat
général audéveloppement durable),
- «Chiffresclésdu transport -Edition2013» (Commissariat
général audéveloppement durable),
- L’observatoire national interministériel de la sécurité
routière (ONISR)
- « Réussir la planification et l’aménagement durables »
(ADEME - 2013),
- « Le point sur le coût des transports collectifs urbains
en site propre - chiffres clefs - principaux paramètres »
(Certu -2011),
- « Transports par câble aérien en milieu urbain » (STR-
MTG/Certu - 2012),
- Leprogrammenational « voiriepour tous »,
- « Etablir un compte déplacements à l’échelle locale »
(Certu - ADEME2005).
SITESETSOLSPOLLUÉS
Enjeux et contexte
Reconstruire la ville sur elle-même participe à la lutte
contre l’étalement urbain. Les coûts de ladépollutiondes
sols et des eaux souterraines, le cas échéant, sont liés au
contexte et aux choix d’aménagement, la règle étant de
nedépolluer qu’en fonctionde l’usage futur.
Uneanalysemenéepar l’ADEME
10
dans lecadred’unpanel
d’opérations de dépollution fait apparaître que dans la
plupart des cas, le coût de dépollution est de l’ordre de
50/60€HT /m
2
SP ; soit dumêmeordredegrandeur que
les aléas techniques pour des projets d’envergure (liés à
des engagements de qualitéurbaine, de qualité architec-
turale, d’aléas sur des fondations…).
Plus encore que leniveaude ces coûts, ce sont les incer-
titudes qu’ils génèrent qui font peser sur les opérations
desdifficultés :
- pour les décisions des commissions d’engagement des
opérateurs ;
- pour l’obtentiond’uncréditaprèsdécisiondesbanquiers
(crédit-promoteur par exemple) ;
- pour la négociation avec les acquéreurs ou les investis-
seurs confrontés à laquestiondes risques futurs.
Ainsi la prise en compte de la pollution ne doit pas être
considérée qu’en termes de coûts, mais surtout comme
unenjeudegestiond’une incertitude, qui pardéfautd’an-
ticipation, retardeoumenacedesdécisionsfinancières
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