Cahiers techniques de l'AEU2 - N°6 POUR UNE APPROCHE EN COÛT GLOBAL - page 33

33
APPROCHEÉCONOMIQUEPARTHÉMATIQUE
CAHIERTECHNIQUE
L’AEU
2
POURUNEAPPROCHEENCOÛTGLOBALDANSLESPROJETSD’AMÉNAGEMENT
Danscecontexte, outre laprotectiondesmilieuxnaturels
humides, les opérations d’aménagement doivent prendre
encompte, trois autres enjeux interdépendants :
- les eauxpluviales ;
- les eauxusées ;
- lesbesoins eneau.
L’imperméabilisation des sols conduit à diminuer les
volumes d’infiltration des eaux pluviales, et ainsi à
diminuer l’alimentation des nappes souterraines, et, au
contraire, à augmenter les volumes de ruissellement.
Par ailleurs, les surfaces imperméabilisées produisent
des polluants chroniques (hydrocarbures, métaux ...) ou
accidentels.
Les nouvelles populations accueillies par l’opération
d’aménagement génèrent des nouveaux besoins en eau
et des nouveaux rejets d’eaux usées ; la conception de
l’opération visera à minimiser les besoins, en quantité et
enqualité, et les rejets.
Les nouvelles approches d’unegestionéquilibréede l’eau
cherchent à limiter la consommation de l’eau potable
pour les usages qui nécessitent réellement sonniveaude
qualité sanitaire et, pour ce faire, cherchent à valoriser
des ressources alternatives. Dans cette optique, une
différenciation des eaux et des usages est recherchée
endistinguant :
- les eaux « brutes » pour la protection incendie, les
chassesd’eauet certainsbesoins industriels,
- les eaux « hygiénisées » pour des lavages (automobile,
linge), voire l’hygiènecorporelle,
- les eaux potables, ànepas utiliser pour les usages cités
ci-dessus.
Les eaux usées se caractérisent par des niveaux de
pollution sous différentes formes : particules, selsminéraux
dissous (nitrates et composés phosphatés pour les plus
connus), composésorganiquesdissousetmicro-organismes
plus oumoins pathogènes. Leurs traitements sont définis
par des normes et règlements faisant référence à ces
différentes natures de polluants et à des objectifs de
qualitépourun rejetdansunmilieunaturel, plusoumoins
sensible, oupour unusagedonné.
Encequi concerne les eauxusées, lesnouvelles approches
distinguentdeuxcatégories, selon leursniveauxdepollution :
- leseaux«grises» : eauxdomestiquespeupolluéesdont
la réutilisation localepour des besoins d’eaux « brutes »
ou«hygiénisées»estenvisageableavecdes traitements
légers ;
- leseaux« jaunesetbrunes»quinécessitentuntraitement
en station d’épuration ou en unité individuelle, avant
réutilisationou rejet dans lemilieunaturel.
La règlementation française devra continuer à évoluer
pour permettre la réalisation de dispositifs innovants
permettant d’utiliser des ressources en eau alternatives
à l’eau potable, comme cela a été fait récemment pour
permettre le recyclagedes eauxpluviales.
Leschoix relatifsà lagestionde l’eausontprisencohérence
avec lesdocuments stratégiques suivants :
- le SchémaDirecteur d’Aménagement et deGestion des
Eaux (SDAGE) ;
- leSchémad’AménagementetdeGestiondesEaux (SAGE) ;
- le zonagecommunal d’assainissement ;
- lesplansdepréventiondu risque inondations.
Choixprogrammatiques et solutions techniques
Lapriseencomptede l’eaudans leprojetd’aménagement
va viser plusieurs objectifs et envisager différentes actions
et solutions techniques :
- pour diminuer lesbesoins eneaupotable :
- envisager deux circuits d’alimentation en eau : eau
potable et eau «brute», ce qui permet de réutiliser
une partie des eaux pluviales et des eaux usées
pour lesbesoinsd’arrosageet des chassesd’eau ;
- envisagerdescircuitsdecollectedeseauxpluviales
etdeseauxgrisespermettant leur réutilisation locale ;
- sensibiliser les agentsdes collectivités et lesopéra-
teurs sur les approches et les dispositifs innovants,
lespratiquesprofessionnellesd’entretienetdesuivi,
les principes de gestion différenciée des espaces
verts ;
- sensibiliser la population par des campagnes d’in-
formation pour inciter à des changements de com-
portements.
- pour limiter les effets de l’imperméabilisation des sols
sur lesmilieuxnaturels :
- limiter l’imperméabilisation des surfaces par la
réalisation de parkings et de voiries secondaires,
semi-perméables, lavégétalisationde toitures, etc. ;
- retenir, infiltrer ou évaporer l’eau des pluies par
la création de capacités de rétention en sous-sol
(bassins tampons souterrains, systèmes alvéolaires
de rétention des eaux, sous voirie), ou en surface
(noues, places publiques, terrains de sport, espaces
verts encontrebasdesparcelles) ;
- éliminer ou réduire les polluants véhiculés par les
eaux pluviales avant leur rejet dans lesmilieux natu-
rels (bassins équipés de débourbeurs-déshuileurs,
noues avecdesplantations adaptées...).
- pour contrôler et gérer les crues des cours d’eau, pré-
server voire développer leurs zones d’expansionde crue
(zones naturelles, en particulier les zones humides,
jardins, espacespublics végétalisésou zones agricoles).
1...,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32 34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,...48