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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
L’AEU
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POURUNEAPPROCHEENCOÛTGLOBALDANSLESPROJETSD’AMÉNAGEMENT
8 •
Manuel de
recommandation
pour laprise
encomptedu
développement
durabledans la
gestionducycle
de l’eau (DGUHC -
Certu - 2007).
L’estimation des coûts d’entretien doit intervenir dès la
phaseprogrammecarellepermetd’affiner lesobjectifsdu
maître d’ouvrage sur la base du rapport investissement/
fonctionnement. Souvent, un investissement plus élevé
peut être judicieux car il pourra augmenter la durabilité
de l’investissement initial et réduire les coûtsd’entretien.
La localisation d’un espace public peut avoir des inci-
dences sur les coûts de fonctionnement. Il peut à ce
propos être montré qu’un jardin ou une place situés en
centre-ville sera l’objet d’interventions de maintenance
plus soutenues (fréquentation importante, dégradation,
pressionsplus importantes, etc.).
Ladémarcheencoûtglobal appliquéeà laconceptiondes
espaces paysagers, notamment publics, permet de com-
parer, pour unusagedonné, les niveaux dequalité (durée
deviedesmatériaux, entretiennécessaire,…) et lesmodes
degestion (gestiondirecte, déléguée,…).
Les coûts d’investissement et d’entretien des différents
types d’aménagement peuvent être approchés par les
ratios utilisés par les paysagistes et par l’exploitation des
données financières de l’entretien ou de la réalisation
d’aménagements existants. Cette exploitation suppose
une approche des coûts par nature d’aménagement qu’il
s’agisse de prestations réalisées en régie par les services
espaces vertsdescollectivités localesoudans lecadrede
marchés.
Interactions avecd’autres thématiques
La conception des espaces paysagers présente des
interactions avec les thématiques suivantes :
- l’eau, avec les besoins en eau de la végétation, d’une
part, et, d’autre part les potentialités de gestion des
eaux de pluie : stockage, écrêtement, infiltration et dé-
pollution par phytoremédiation par un réseau de noues
végétalisées ;
- la prise en compte desmodalités d’entretien peut avoir
une incidencesur levolumededéchetsproduits, la loca-
lisationdes installations de traitement correspondantes
etdonc lescoûtsd’exploitation. C’est aussi l’opportunité
d’intégrer la mise en œuvre de solution de traitement
individuelle ou de proximité (broyage/paillage, compos-
tage de proximité,…) limitant les flux de déchets orga-
niques sortants ;
- la dépollution des sols, avec les possibilités demise en
dépôt de terres impactées sur des zones remodelées à
vocation d’espaces paysagers, le niveau de dépollution
étant pluspousséencasde jardinspotagers ;
- la biodiversité, avec le maintien ou la création de
réservoirs ou de continuités écologiques et la maîtrise
de nuisances pour les riverains : moustiques, petits
mammifères… ;
- le climat, avec l’effet modérateur des espaces végéta-
lisés et humides sur le phénomène d’îlot de chaleur et
la fonctiondepare-vent oudebrise vent ;
- le projet urbain, avec la création d’aménités pour les
habitantset lacréationde valeur pour les immeublesen
périphériedes espaces verts.
Sources documentaires
- Indicateurs degestion, évaluationdes coûts enespaces
verts (PatrickBerger, 2004)
- Guide d’achat relatif aux produits et prestations d’en-
tretiendes espaces verts (groupe d’études desmarchés
développement durableenvironnement - octobre2011).
- ADEME, Cahier techniquede l’AEU
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: ambiancesurbaines
(réf. 7590) - 2014
Eau
Enjeux et contexte
La France bénéficie d’une ressource en eau globale-
ment abondante grâce à sa pluviométrie moyenne de
480 milliards de m
3
/an (source Météo France) et d’un
stock d’eaux souterraines de l’ordre de 2000milliards de
mètrescubes. Les ressources interneseneaude laFrance
correspondent à environ 2 800 mètres cubes d’eau par
habitant et par an. Toutefois, laqualitéet lesquantitésde
ressource en eau varient selon la situation géographique
des territoires.
La quantité d’eau consommée qui ne retourne pas dans
lemilieunaturel necessedecroîtreet représenteenviron
6 milliards de m
3
sur les 33 milliards de m
3
prélevés en
France.
Le principe de la « gestion équilibrée de l’eau »
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est posé
par leCodede l’environnement, et fondé sur :
- la préservation des milieux spécifiques : écosystèmes
aquatiques, sites et zoneshumides ;
- la protection contre toute pollution, quelle qu’en soit
l’origine, et la restauration de la qualité des eaux dans
les coursd’eauet lesmilieuxdégradés ;
- ledéveloppementet laprotectionde la ressourceeneau
et, enparticulier, de la ressourceeneaupotable ;
- la conservationdu libreécoulement des eaux, lapréser-
vation des champs d’inondation et la protection contre
les risquesd’inondation ;
- la répartition équitable de la ressource entre les diffé-
rentsusagesouusagers ;
- lavalorisationéconomiquede la ressourcequ’elleconstitue :
l’eauaunprix.
En France, la progression des surfaces artificialisées a
augmentédeplus de40%en20 ans et estmalheureuse-
ment4 foisplus rapideque lacroissancedémographique,
soit l’équivalent d’un département français tous les dix ans
(600Km
2
).Cetteurbanisationadifférentesconséquences
sur l’eau.