ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
ÉLÉMENTSSTRATÉGIQUESDANSUNEDÉMARCHEAEU
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30.
Voir les normes
suisses relatives à la
réalisationdes
ouvrages
d’infrastructure.
Ces considérations sont àprendreencomptedans
la conception des espaces publics et les prescrip-
tions sur les tènements privés. Pour assurer le
traitement des continuités/ruptures biologiques
à l’échelle de l’aménagement opérationnel, il faut
les assortir d’obligations parcellaires, notam-
ment en ce qui concerne le traitement des lisières
espaces publics/espaces privés (composition des
haies, traitement desmurets, etc.). La fixation des
limites des fonds de parcelle donnant les zones à
préserver au titre de la trame verte et bleue est
un élément de négociation dans le projet avec
les aménageurs, dont l’objectif est de vendre des
charges foncières, au détriment parfois du fonc-
tionnement écologique du site. Différentes solu-
tions peuvent être mises enœuvre pour résorber
les effets de coupure, des connexions de la trame
urbaine à l’armature du grand paysage et aux
milieux naturels jusqu’au traitement des sols. Par
exemple : développement coordonné des noues
et des bassins de rétention des eaux pluviales,
aménagement de rebords sous les ouvrages pour
le passage de la petite faune, revêtement ensablé
plutôt que goudronné des sols d’une partie des
ouvrages, permettant ledéplacement des insectes
et l’infiltrationdes eauxpluviales
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.
Multiplier les supports potentiels
debiodiversité
Rendre l’espace accueillant à la vie humaine et à
la biodiversité exige la création d’une armature,
la mobilisation des espaces publics et privés et
le traitement des interfaces pour maintenir les
conditions de vie de la biodiversité ordinaire. Cela
nécessite la diversification des habitats, des amé-
nagements et une gestion future en cohérence
avec les objectifs écologiques – quitte à créer ou
recréer des écosystèmes afin d’assurer une conti-
nuité écologique entreurbain et nonurbain.
Lorsque des réseaux anciens structurent for-
tement le terrain et le paysage (par exemple,
chemins creux, chemins ancestraux), une grande
partie peut être conservée, de même que les
arbres remarquables (sur les aspects suivants :
âge, taille, port, niches écologiques). La conserva-
tion des arbresmorts ou sénescents, ou la restau-
rationdecoursd’eauenvasés, jonchésd’embâcles,
avec des berges fragilisées bienqu’hébergeant de
nombreuses espèces, sont à considérer en fonc-
tionde leur intérêtpaysager et écologique : qualité
du cadre de vie, identité du site, structuration du
quartier et amélioration du confort microclima-
tique, support debiodiversité.
Dans les itinéraires dedéplacement, la conception
des franges de voiries et d’infrastructures rou-
tières, notamment bordées d’arbres, les lisières et
les réseaux de cheminements pour modes actifs
favorisent la création de continuités écologiques.
Il faut cependant limiter le risque de destruction
d’espèces lié au trafic routier et l’accélération de
la colonisationdes territoires par des plantes inva-
sives, et prendre en compte l’impact de l’éclairage
nocturne.
Avec les bassins de rétentiondes eauxpluviales et
les noues, la régulation des débits, le traitement
paysager, la stabilitédesbergesdoiventpermettre
les dynamiques d’évolution de la flore et les pro-
cessus de phytoépuration, et assurer la pérennité
des arbres.
Les merlons antibruit qui permettent d’implanter
de lavégétationpeuvent participer à laqualitédes
ambiances des espaces urbains en jouant un rôle
demasquesonoredansdeszones fortementexpo-
sées aux nuisances sonores (présenced’avifaune).
La végétalisationdesmurs, des toitures et des ter-
rasses participe à l’isolation thermique et sonore,
laprotection climatique, la rétentiondes eauxplu-
viales. Pour en faire un support de biodiversité,
il faut pouvoir assurer le déplacement d’espèces
animales et végétales, prévoir des gîtes pour la
faune (fissures, caches, joints, abris, etc.), éviter les
pièges et l’usagedebiocides.