ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
ÉLÉMENTSSTRATÉGIQUESDANSUNEDÉMARCHEAEU
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inclus dans le diagnostic technique ou faire l’objet
demissionscomplémentaires. Ilsdoivent faire l’ob-
jetd’approchesde terrainàdifférentsmomentsde
la journée et de l’année (saisonnalité des espèces)
pour les comptages. Cela permet d’identifier les
enjeux liésàcesespècesoucesmilieux (reproduc-
tion, alimentation, refugediurneounocturne, halte
migratoire), et dedéterminer le rôledesmilieuxen
tant que corridors écologiques. L’AEU peut donc
amener le maître d’ouvrage à s’interroger sur la
pertinence de l’urbanisation de certains îlots de
biodiversité, de nouveaux usages de ces espaces
pouvant altérer leur fonctionnement :
– risqued’altérationoudedestructiond’habitat ou
d’espèce par les aménagements, les usages (tra-
vaux, circulation routière, modes d’entretien des
espaces verts) ;
– risque de dérangement d’espèces (bruit, éclai-
rage public, passages répétés près des aires de
nourrissage, de reproduction ou de repos, préda-
tionpar les animauxdomestiques) ;
– risque de perte de services écosystémiques : ser-
vices liés à l’eau (zoned’expansionde crue, fixation
depollutionsdiffusesdans leseauxpluviales), régu-
lation climatique (ombrage pour diminuer les îlots
dechaleururbains, stockagedeCO
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), loisirs(chasse,
pêche, randonnée, éducationà l’environnement).
L’énoncé des intentions et des objectifs ne suffit
pas toujours. Il convient de prendre des dispo-
sitions pour gérer les espaces avant la phase de
réalisation pour anticiper sur les évolutions. Des
inventaires portant sur une espèce particulière
(chauve-souris, batraciens, etc.) peuvent se révé-
ler utiles avant la restauration de milieux ; par
exemple, la présence de chauves-souris dans des
haies bocagères incite au maintien des arbres
creuxqui sont pour ellesdesgîtespotentiels. Anti-
ciper la mise en place de techniques alternatives
de gestion des eaux pluviales permet d’assurer la
transition et de réduire le risqued’ennoiement des
zones humides en actualisant les volumes d’eau
pluviale à stocker au niveau du quartier et en déli-
mitant, sur une base cartographique, les secteurs
deprairiehumide engestion extensive.
Allier fonctionnalitésécologiques
et aménitésurbaines
Les objectifs d’un projet d’aménagement sont
variés. Ilscomprennentparexemple la recherchede
mixité fonctionnelleet la luttecontre les ICU. Il s’agit
aussi d’offrir des ambiances urbaines de qualité,
des espaces de convivialité, liés audéveloppement
d’uneagricultureetd’une foresteriepériurbaineset
urbaines, à la réalisationde jardins familiaux.
LEPARCDÉPARTEMENTALDESLILASÀVITRY-SUR-SEINE
Le spectacleest dans l’agriculture
Leparcdépartemental des Lilas
est situé à cinq kilomètres au
sud-est deParis sur l’undes
derniers sites nonurbanisés,
avecdes carrières degypse, et
profondément dégradés par le
développement de logements
précaires et dedécharges.
Le classement du site en
ENS a limité l’avancement de
l’urbanisation auxportes de
Paris. Cegrandparc urbain a été
déclaré élément constitutif de la
ceinture verte.
Le conseil général duVal-de-
Marne a choisi un aménagement
associant activités agricoles
reliques et espaces de
promenade et demémoire. Le
parc accueille, sur 40hectares
(98 à terme), les témoignages
de l’horticulture anciennedans
le conservatoiredesRoses et
l’écomuséeduLilas ainsi que
les dernières exploitations
horticoles etmaraîchères de
la commune. Des espaces
sont également traités en
petites parcelles agricoles
cultivées pour leurs aspects
esthétiques, environnementaux
et patrimoniaux. Présente à
l’origine, l’agriculturedevient
ainsi spectaclepour les
urbains, témoignagede l’usage
historiquedu lieu.
Parcdes Lilas –Vue aérienne.
Source : AgencePaysages, Conseil général 94.