ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES
ÉLÉMENTSSTRATÉGIQUESDANSUNEDÉMARCHEAEU
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24.
Décret
n° 2012-290du
29 février 2012, art.
R*123-11 duCodede
l’urbanisme.
MONTRÉAL
Unepolitique activede lutte contre les îlots de chaleur urbains (ICU)
La villedeMontréal est
confrontée auphénomène
d’ICU. Un écart de température
dedouzedegrés celsius entre
unparc et une zoneminérale a
déjà étémesuré. Les impacts
sur la santé sont liés à la
chaleur et à ladégradationde
laqualitéde l’air intérieur et
extérieur. Cela impacte aussi
l’environnement (écosystèmes),
et provoque l’augmentationde
la consommation en eaupotable
et de la consommationd’énergie
(pour la climatisation).
La villedeMontréal a adopté
unepolitiquedeprotection
et demise en valeur des
milieux naturels (2004) et une
politiquede l’arbre (2005).
Leplandedéveloppement
durablede la collectivité
montréalaise 2010-2015 accorde
une actionparticulière à la
« contribution au verdissement
et à la réductiondes îlots de
chaleur ». Plus récemment,
l’arrondissement deRosemont-
LaPetitePatrie a renforcé les
mesures deprévention contre
les îlots de chaleur enmodifiant
son règlement d’urbanisme.
Les nouvelles constructions
ou rénovationsmajeures dans
l’arrondissement devront
respecter un ensemblede
critères :
– auminimum 20%de la surface
du terrain ;
– 15%des stationnements de
plus dedixplaces végétalisés en
pleine terre ;
– abattaged’arbres interdit ;
– sélectiondematériauxporeux
et à forte réflectance solaire ;
– etc.
Source : AgencePaysages ;
S’appuyer sur le cadre réglementaire
Le cadre de production d’un projet urbain com-
prend plusieurs étapes. Le SCoT détermine des
espaces à préserver, des TVB, des densités à
atteindre, des déplacements à satisfaire, etc. Le
PLU détaille dans le PADD les enjeux du terri-
toire, précise les zonages, les espaces naturels et
ensembles remarquables àprotéger : haies, boise-
ments, arbres isolés, etc.
En cas d’absence de SCoT ou d’existence d’un
SCoT « a minima », plusieurs outils spécifiques
au PLU restent mobilisables : classement de ter-
rains en zone naturelle et forestière ou en zone
agricole, identification de zones à protéger et à
valoriser sur le plan écologique et d’« espaces et
de secteurs contribuant aux continuités écolo-
giques et à la trame verte et bleue
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». Il existe
aussi plusieurs typesdeprotectionà l’intérieur de
ces espaces définis dans le Code de l’urbanisme :
espaceboiséàconserver (EBC), espacepaysager
à protéger (EPP), protections sur le bâti, arbres
isolés.
Il convient de prendre en compte les écosystèmes
en interrelation avec les politiques sectorielles
intervenant dans l’aménagement territorial, sans
les isoler ni sous-estimer les capacités desmilieux
naturels à évoluer et des projets urbains à créer
de la biodiversité. Il s’agit donc d’examiner l’effet
des outils face à l’évolution de l’occupation des
sols, de s’interroger sur leur concordance avec la
qualité de l’espace et son usage et de définir des
prescriptions adaptées (au-delà de la logique de
conservation, pour les services écosystémiques).
Par exemple, la gestion des eaux pluviales peut
s’appuyer sur les zones humides comme zones
tampons. Un traitement des espaces végétali-
sés, publics et privés, et du bâti peut augmenter
le potentiel en biodiversité, tout en créant des
ambiances urbaines dequalité.
Par ailleurs, un projet de territoire se construit sur
un diagnostic (études sectorielles) actualisé régu-
lièrement. Des dispositifs de vérification et d’éva-
luationde l’efficacitédesoutilsdoivent êtremis en
place : c’est l’undes rôles des évaluations environ-
nementales et des études d’impact.
Garantir unegestion adaptéedes terrains
privés intégrés à laTVB
La définition des trames vertes urbaines repose
sur un équilibre entre la contribution du domaine
public et celle du domaine privé. Les espaces de
nature sur emprises publiques, plus étendus, per-
mettent lamaîtrise de l’entretien et la réversibilité
des usages.