Cahiers techniques de l'AEU2 - N°3 ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES - page 11

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DÉFINITIONSETENJEUXDESACTIVITÉSÉCONOMIQUES
CAHIERTECHNIQUE
ACTIVITÉSÉCONOMIQUES
1 •
LeFur, Raveaud,
Fournier et al.,
2012.
2 •
Gumuchian,
Pecqueur, 2007.
3 •
Davezies et
Lejoux, 2003,
INSEE, 2005.
4 •
Prenant en
compte la tota-
litédes activités
humaines comme
uncasparticulier
d’écosystème, l’éco-
logie industrielleet
territorialeest une
déclinaisonopé-
rationnelledesprin-
cipesde l’économie
circulaire, appliqués
à tous typesde
flux (matières,
eaux, énergies,
personnes) sur un
territoiredonné.
Elleconstitueun
moded’organisa-
tionoùplusieurs
opérateurs
économiques
géographiquement
prochesoptimisent
l’utilisationdes
ressourcesdans
une logique
collectivede
mutualisationet
d’échange. Les axes
d’amélioration
des impacts
environnementaux
restent compatibles
avec les activités
économiques,
en recherchant
notamment ungain
decompétitivitéet
une réductionde
la vulnérabilitédes
activités vis-à-vis
de tensions sur cer-
taines ressources.
L’approche systé-
miqueet collective
impliquede fortes
coopérations entre
acteurs sur les terri-
toires, dont les ins-
titutionspubliques
peuvent être les
instigatrices.
Avantdedévelopper l’intégrationdesactivitéséconomiques
dans l’urbanisme, il est indispensable de rappeler les
défis urbanistiques à relever, et les nouvelles approches
de l’économie intimement liées aux nouveaux modes de
consommation.
LESCONCEPTSDEL’ÉCONOMIE
RENOUVELÉS
Les théories économiques « classiques »
interpelées
Soucieusesdecontribueràdévelopperdesactivitéssur leur
territoireetnotammentde l’emploi, les institutionspubliques
- principalement les collectivités territoriales - sont depuis
de nombreuses années en concurrence pour « attirer »
des entreprises. Elles ont multiplié les offres : de foncier,
d’immobilier d’entreprises, etc. Elles ont aussi multiplié les
incitations, sous des formes diverses
1
. Concourant tous à
un même objectif (faire venir de nouvelles entreprises),
les territoires se différencient peu dans le paysage local,
avec une reproduction de pratiques identiques ou presque
dans« lesproduitsofferts».
Mais l’évolution des contextes (locaux et globaux), les
« nouveaux défis » qu’impose la prise en compte du déve-
loppement durable, ainsi que les apports des nouveaux
modèles économiques contribuent à faire évoluer les
pratiques dans le champde l’économie territoriale. Les pra-
tiques de concurrence sont remplacées par de nouvelles
pratiques de coopération, par une différenciation grâce
aux ressources spécifiques des territoires
2
plutôt que
par une homogénéisation issue des résultats d’actions
de benchmarking. L’approche économico-centrée laisse
place à une approche systémique, et la croissance, au
développement (économique) territorial durable.
Denouveauxconceptsapparaissent.
L’économie présentielle
offre un autre prisme de compré-
hensiondes territoires, selon lequel les territoiresproductifs,
basés sur des lieux traditionnels de production de biens et
services, ne sont pas nécessairement les plus compétitifs
3
.
Lesterritoires liésà l’économieprésentielle,c’est-à-direbasée
sur la population présente, variable et donc produisant
et consommant plus oumoins selon la période de l’année,
sont également fortement créateurs d’emplois. Le phéno-
mène touristique renforce cette distinction entre temps et
lieux de production et temps et lieux de consommation :
il constitue l’exempleparexcellencedes territoirescompétitifs
avec fortesvariationsdepopulation.
Le « panier de biens »
est un modèle économique qui
explique comment un produit leader réussit, sur certains
territoires, à entraîner avec lui un ensemble d’autres biens
et services (autresproduits, gîtes, circuits touristiques) avec
une valorisation économique supérieure à celle de produits
et services de qualité équivalente mais issus d’autres
territoires.Ceconstatestaujourd’hui renforcépar l’évolution
descomportementsdesconsommateurs,avecunedemande
croissantepour lesproduitsdequalitédes territoires ruraux.
Ce modèle doit permettre de guider l’action de tous les
acteurs, en apportant une meilleure connaissance de la
consommation et des attentes des consommateurs. Le but
est de valoriser les produits et les services du territoire, en
coordonnant les acteurs des différentes filières (agriculture
et tourisme, tourisme et art, etc.), dans le cadre d’une
démarche environnementale. Il permet aussi une approche
dudéveloppementéconomiquebaséesur ledéveloppement
endogène et de la valorisation des ressources territoriales.
Lamiseen relationdesdifférentsacteurset laconnaissance
des ressourcesoffrentunedynamiquecréatricede richesses
surun territoire.
L’économie sociale et solidaire
(ESS) regroupe les entre-
prises dont le statut est associatif, mutualiste ou coopé-
ratif ainsi que les fondations. On y retrouve aussi bien
des associations de réinsertionque des grandes banques
ou des assurances. Elles se caractérisent souvent par
un grand attachement à leur territoire d’implantation,
notamment par les services apportés. Les entreprises
relevant de l’ESS trouvent ainsi toute leur place dans
les projets d’aménagement, notamment à l’échelle des
quartiers. Leur implantation permet localement de créer
des emplois tout en apportant du lien social et des ser-
vices aux habitants et usagers. Les réflexions peuvent
ainsi porter sur l’implantation de ressourceries, jardins de
cocagne, commerces coopératifsouassociatifs, etc.
L’économie circulaire
est, par analogie aux écosystèmes
naturels, un modèle économique qui, à tous les stades
du cycle de vie des produits (biens ou services), vise
à ne pas gaspiller la matière, et plus généralement les
ressources, tout en conservant un maximum de leur
valeur. Elle s’oppose ainsi à l’économie linéaire, fondée
sur des hypothèses erronées de ressources infinies et de
possibilités illimitées de rejets et constituée de quatre
phases : l’extraction de ressources, la production, la
consommation et le rejet. Plusieurs concepts, démarches
ou modèles contribuent à la recherche d’optimisation
et de bouclage des flux : l’écoconception, l’écologie
industrielleet territoriale
4
, l’économiede la fonctionnalité,
la consommation responsable, l’allongement de la durée
d’usageet le recyclage.
DÉFINITIONSETENJEUX
DESACTIVITÉSÉCONOMIQUES
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