Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 7 CLIMAT ET ENERGIE - page 39

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Idée clé
Cette question foncière est souvent au centre des
débatsde laplanificationurbaine. Enpratique, la volonté
des maires d’attirer de nouveaux habitants est souvent
en contradiction avec la lutte contre le changement
climatiqueet l’artificialisationde l’espace.
Le consensus s’établit alors souvent autour de grands
principes comme celui de la multipolarité qui permet
d’organiser la hiérarchisation des fonctions et la crois-
sanceurbaine. Ellepermetde renforcerdespetitesvilles
et chefs-lieux de canton, autour desquels la croissance
peut se rationnaliser.
Elle s’impose de fait partout comme le modèle de
développement urbain qui semble satisfaire le mieux
les besoins de développement équilibrés et durables
des territoires. Si rien ne dit que ce modèle urbain
soit le bon du point de vue de l’énergie et du climat,
il répond à la fois à la nécessité de la concentration,
de la rentabilisation et de la proximité des équipements
et services collectifs et à l’aspiration au mouvement
(polarités urbaines dotées d’une gare ou d’un transport
encommunperformant).
Exemple : Inter-SCoTde lagrande région lyonnaise
L’airemétropolitaine lyonnaiseaconnuetconnaîtencore
des dynamiques démographiques très importantes,
notamment dans les territoires périurbains et ruraux.
On attend entre 300 000 et 500 000 habitants
supplémentaires sur la grande métropole lyonnaise
à l’horizon 2030. Pour les élus, réunis en inter-SCoT
(12 SCoT en 2012), cette croissance ne pourra se faire
demanièreacceptableque si lespolitiquespubliques se
saisissent de laquestionde l’accueil depopulationdans
des formes d’habitat à la fois plus économes de l’espace
mais aussi qui répondent aux besoins et exigences des
nouveauxhabitants. L’accueil decesnouveauxménages
doit tenir compte des bouleversements sociétaux de
ces dernières décennies. Le territoire d’application des
SCoT correspond à un territoire administratif, qui ne
reflète pas la réalité de l’espacemétropolitain vécu par
les habitants. Pour y remédier, les différentes entités
composant l’aire métropolitaine se sont réunies pour
élaborer unprojet commun.
Sur la base du Chapitre commun (2007), les SCoT se
sont donnés pour objectif de s’entendre sur un accueil
de population plus solidaire. Ainsi, les agglomérations
de Lyon, Saint-Etienne et duNord-Isère sont appelées à
jouerun rôleplus importantdans l’effortdeconstruction
dans un contexte de crise du logement d’ampleur
nationale. Cette entente entre les SCoT poursuit un
double objectif. Le premier est de contenir la pression
sur les territoires périurbains et ruraux vulnérables au
regard de ces forts taux de croissance. Le second, qui
découle dupremier, est d’orienter de façonprioritaire la
croissance démographique dans des secteurs desservis
par les transports en commun et dotés d’équipements
publics, limitant ainsi les coûts pour la collectivité et
préservant les espacesnaturels et agricoles.
Leurs engagements communs sont conciliés dans un
« chapitre commun métropolitain » qui figure dans
chacun des SCoT. Il regroupe les quatre ambitions des
acteursde l’airemétropolitaine :
- accueillir 300 000 nouveaux habitants d’ici 2030
dans lesmeilleures conditions environnementales ;
- avoir une organisation multipolaire décomposée en
polaritésconnectéespar leREAL, le futurRER lyonnais ;
- devenir un espace complémentaire au service de
l’attractivitééconomique.
- appréhender l’habitat à l’échelle métropolitaine : une
prioritéquantitative, unenécessitéqualitative.
Lespolitiquesdu logement doivent promouvoir unhabitat
répondant aux attentes à la fois individuelles et collec-
tives des citadins dans leur diversité. Pour répondre
aux aspirations des ménages, il convient de considérer
les besoins individuels en lien avec les évolutions plus
globalesde la sociétéactuelle.
L’organisation familiale notamment connait de profondes
modifications. Celles-ci sont liées à la décohabitation
tardive des jeunes, la structuration de la cellule familiale
dite traditionnelleet larecompositionfamiliale(séparation,
divorce, famille recomposée, etc.), ainsi que le développe-
ment de la multi-résidentialité (résidences secondaires,
double résidencedesactifs).
L’allongement de la durée de vie et le prolongement
de l’autonomie des personnes âgées entrainent quant
à elles des demandes vers les centralités (supposées
répondreauxbesoinsdeconvivialitéet deproximitédes
services) et nécessitent par conséquent uneadaptation
de l’offreàcetteattente spécifique.
ÉLÉMENTSDEMÉTHODEPOUR INTÉGRER LESQUESTIONSCLIMAT-ÉNERGIEDANS LESPRATIQUESD’URBANISME
CAHIERTECHNIQUE
CLIMATETÉNERGIE
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