Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 7 CLIMAT ET ENERGIE - page 42

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
CLIMATETÉNERGIE
38 •
La valeur du
Cepmaxest en
moyennede
50 kWhénergie
primaire/m².an,
modulé selon
la localisation
géographique,
l’altitude, l’usagedu
bâtiment, la surface
moyennedes
logements et les
émissionsdeGES.
39 •
Notonsque
cettequestion se
posede façonplus
aigüedans lecadre
d’unurbanisme
d’extensionque
dans lecadred’un
urbanismeen
renouvellement
urbainau seindu-
quel les contraintes
physiques (et no-
tamment la trame
viaire) imposent
souvent uneorien-
tationprivilégiée.
40 •
Sorti decette
plaged’orientation,
l’irradiationchute
en revanche très
vitepuisqu’onob-
serveundifféren-
tiel de46%avec
uneorientation
est-sud-est.
Consommationdu cadrebâti
Quels atouts offrent la situation géographique, la
compositionurbaineet lescaractéristiquesducadrebâti
demon territoire pour optimiser l’efficacité énergétique
duprojet ?
Idée clé
Cette partie explique comment par un urbanisme
bioclimatiqueonpeut favoriser uneorganisation sobre
encarboneet renforcer sonefficacitéénergétique.
Enjeux
À l’échelle du bâtiment, un grand nombre d’outils
permettent de calculer les besoins et d’atteindre des
objectifsélevésdeperformance thermiqueet énergétique :
simulations d’ensoleillement, simulations thermiques
statiques ou dynamiques, simulations de production
d’EauChaudeSanitaire (ECS) solaire, etc.
Depuis les années 2000, les labels en matière de
performance énergétique se sont ainsi multipliés et les
performances recherchées ont sans cesse progressé.
La réglementation thermique 2012 (RT2012), obligatoire
pourtous lesbâtimentsneufsàcompterdu1
er
janvier2013,
constitueunenouvelleétapedansceprocessusdeprogrès.
Elle fixe une consommation conventionnelle (le Cepmax)
dont le niveau d’exigence se rapproche du label BBC de
laprécédente réglementation, laRT2005
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. Elle introduit
également une nouveauté : le Bbiomax, permettant de
qualifier la qualité de conception du bâti, en dehors des
systèmes de chauffage, de refroidissement et d’éclairage.
En d’autres termes, ce coefficient permet de qualifier
la qualité bioclimatique du bâtiment indépendamment
des systèmes énergétiquesmis enœuvre.
D’autres démarches sont plus complètes car intègrent
d’autres critères environnementaux, comme la démarche
HQE : elles vont au-delà des exigences réglementaires et
abordent en outre la question des déchets, de la gestion
des eauxde toiture, etc.
La loi relative à la transition énergétique pour la
croissance verte prévoit une nouvelle réglementation
énergétique et environnementale en 2018 qui intègre,
au-delà de l’énergie, des exigences sur les GES, l’eau et
lesdéchets.
En revanche, à l’échelle d’opérations urbaines, les
questionsportantsur l’optimisationdes formesenmatière
d’énergie sont trèscomplexeset font appel àdemultiples
analyses.
Quelques repères sont donnés ci-après :
- favoriser les formes architecturales permettant la valo-
risation des apports solaires. L’orientation des façades
prend une importance particulière. Plusieurs points
méritent cependant d’être éclaircis vis-à-vis d’une
conception urbaine parfois trop réductrice, liée à une
volonté strictedeprivilégier lesorientations sud
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:
- en France, l’irradiation solaire sur un plan vertical
varie dans des proportions raisonnables entre les
orientations sud et les orientations sud-est ou sud-
ouest. À titre d’exemple, à Orléans, le différentiel
d’irradiation global (l’irradiation directe ajoutée à
l’irradiationdiffuse) estde21%endécembreentreune
orientation sudet uneorientation sud-est
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;
- si les apports solaires sont bien sûr conditionnés en
grande partie par l’orientation des façades, d’autres
éléments importants peuvent compenser en partie
une orientation défavorable : la configuration des
ouvertures (taille et type de vitrage), les protections
solaires, etc. ;
- en fonction de leur usage et de leur situation géogra-
phique, tous les bâtiments n’ont pas lesmêmes besoins.
A titre d’exemple, les locaux tertiaires récents, perfor-
mants du point de vue de leur enveloppe, ou encore
les locaux construits dans leSudde laFrance, ont des
besoins de refroidissement souvent plus importants
que les besoins de chauffage. Par ailleurs, les consom-
mations d’éclairage sont souvent importantes pour
ces locaux ;
- favoriser les formes urbaines permettant un bon
confort thermique estival, limitant ainsi le recours à la
climatisation : éviter les rues « canyons » propices à
l’accumulation de la chaleur et des polluants, organiser
la circulation de l’air, favoriser les îlots de fraicheur
(espaces verts, points d’eau, etc.), choisir desmatériaux
performants (en fonction de leur albédo, de leur
capacité calorifique, de leurs comportements, de leur
composition, etc.) ;
>
En savoir plus :
- Lecahier technique«AmbiancesUrbaines»de l’ADEME
permetd’approfondir cesnotions.
- Brochure «Urbanisme et qualité de l’air. Des territoires
qui respirent », ADEME, 2015.
- favoriser les formes urbaines permettant de valoriser
legisement d’EnR&R ;
- prendre en compte les vents dominants et les reliefs
pour le confort des espaces publics et la consommation
énergétiquedesbâtiments ;
- favoriser des formes architecturales compactes et
offrant unebonnemitoyennetédans lebâti ;
- réfléchirà laplaceetauchoixdesvégétaux :ombrageen
été et ensoleillement en hiver pour les arbres à feuilles
caduques, capacitésfiltrantes et absorbantes, etc. ;
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