LES ÉCOSYSTÈMES - ÉLÉMENTS D’ANALYSE THÉMATIQUE ET TECHNIQUE - COMPLÉMENT DU GUIDE DE L’AEU2 - page 15

Cequ’ilfautsavoir
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9.
Lebilandes
catastrophes
naturelles (source :
Argus de
l’assurance, Ubyrisk
Consultants)
effectué sur la
décennie 2001-2010
enFrance
(métropole et DOM)
a recensé670
événements et
estimé le coût total
des dommages
assurés sur 10 ans à
13,65Md¤, auxquels
s’ajoutent des
dommages
concernant des
biens non assurés
(forêts, etc.). Cela
porte ainsi la
facture économique
des catastrophes
naturelles à 30Md¤
sur lapériode
2001-2010. Les
tempêtes des
régions tempérées
et les inondations
constituent les
événements les plus
coûteux.
Enjeuxpour laplanification
et l’aménagement dans les territoires
L’intégration des écosystèmes dans la planifica-
tion et l’aménagement peut se heurter à certaines
divergencesde«pointsdevue »auseindesparties
prenantes des projets (experts, décideurs, habi-
tants, acteurs économiques, etc.) sur l’importance
des services assurés, en particulier eu égard aux
intérêts variés des acteurs face à des mesures de
protectionou lechangement d’usaged’unespace.
Les conceptions diffèrent aussi sur la cohabitation
entre humains et autres espèces animales (non
domestiques), l’introduction de certaines espèces
végétales en ville (confort, allergies, plantes inva-
sives), les valeurs attachées au paysage. Pour
autant, la planification et l’aménagement doivent
permettre de répondre à plusieurs enjeux tout en
prenant en compte cesmultiples points de vue.
Maintenir et développer labiodiversité
Au-delà de la conservation des espèces, la lutte
contre l’érosionde labiodiversitéprendencompte
le fonctionnement des écosystèmes, la dégrada-
tion des habitats (sols, climat, eau, lumière) et les
continuités écologiques. Elle s’inscrit dans une
approche plus globale visant à préserver l’en-
sembledes services écosystémiques.
Auniveaudes territoires, ellepeut entrer enconflit
avec l’économiegénéraledes ressources foncières
pour le développement urbain (habitat, activités,
infrastructures), la production agricole ou éner-
gétique. Les conflits d’usage des sols se cristal-
lisent en particulier sur les franges urbaines et le
périurbain.
Préserver les sols et optimiser leurs usages
Il faut répondre aux nouveaux besoins d’espace
tout enmaîtrisant la consommation des sols et en
adaptantet/ouenoptimisant leursusages. La lutte
contre l’artificialisation et l’imperméabilisationdes
solsdans laplanificationet l’aménagement est liée
à la prise en compte des fonctionnements écosys-
témiques ; les sols sont la base des écosystèmes.
La préservation, voire le renforcement de la place
du vivant dans les projets urbains (réservoirs
de biodiversité, continuités écologiques), sont
fondamentaux.
Intégrer des espaces naturels
et des espaces aménagés denature en ville
Ces espaces (zones humides) permettent la ges-
tion de la ressource en eau, pour protéger les
secteurs urbanisés vis-à-vis du risque d’inonda-
tion (rôle des zones humides ou inondables). Ils
contribuent à la lutte contre le changement cli-
matique et à l’adaptation à ses effets. Dans les
espaces fortement urbanisés, la protection des
populations et des biens face à la recrudes-
cence des phénomènes extrêmes et de leurs
conséquences – crues, inondations, incendies
et glissements de terrain –, engendre des coûts
additionnels à anticiper. Quand l’exposition des
populations nepeut être réduite, lamise enplace
demesuresdeprotectionetde systèmesdeveille
et d’alarme face aux risques est nécessaire
9
.
Un autre service rendu par ces espaces est leur
usagepar leshabitants (intérêtpaysageret récréa-
tif). Celanécessiteparfoisdedépasser des conflits
entrecitoyens et services techniques, entre lemaî-
triséet lenaturel, pour la fabricationdupaysageet
pour la gestion des espaces paysagers, supports
de valeurs éducatives et depratiques récréatives.
Renforcer l’agricultureurbaine
et périurbaine respectueusedes écosystèmes
Uneagriculturepériurbainecapablede fournir des
produitsalimentairesdeproximitéetvendusencir-
cuits courts représente un potentiel économique.
La typologie des exploitations ou les incitations
financières liées à la politique agricole commune
ne favorisent pas toujours ces exploitations, éga-
lement remises en cause par le découpage routier
périurbain et la dispersion des espaces agricoles
entravant la circulation des machines agricoles et
dubétail.
CEQUEDISENTLESTEXTES
Depuis la réforme de l’évaluation environnemen-
tale des plans et programmes en 2012, l’obliga-
tion de faire l’inventaire des zones humides dans
les plans locaux d’urbanisme (PLU) et d’articuler
les schémas de cohérence territoriale (SCoT) et
les schémas d’aménagement de gestion des eaux
(SDAGE), la biodiversité est devenue centrale.
Plus largement, les écosystèmes sont intégrés
aux politiques nationales avec des orientations
sur l’utilisation et la gestion des ressources natu-
relles, l’exploitation raisonnée (mer, forêts, zones
humides, etc.). Les conventions et stratégiesdéve-
loppées au niveau international et européen sont
déclinées à l’échellenationale.
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