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QUELLEAPPROCHE
DESÉCOSYSTÈMESÀL’ÉCHELLE
DUGRANDTERRITOIRE ?
Le Grenelle de l’environnement a renforcé le rôle
des outils de planification dans de nombreux
champsde l’environnement et confirmé ladimen-
sion intégratrice des SCoT en matière de lutte
contre le changement climatique et de préserva-
tionde labiodiversité. L’undes enjeux actuels est
la concrétisation sur ce thèmedes ambitions por-
tées par les SCoT dans les PLU et les opérations
d’aménagement de chaque commune.
Renforcer le caractère systémique
des approches
Le SCoT articule les politiques sectorielles à
l’échelle d’un bassin de vie au sein d’un projet de
territoire. Les services écosystémiques relèvent
notamment depolitiques environnementales (pré-
servation de la biodiversité, des zones humides),
de politiques de développement économique
(l’agriculture, par exemple). Ces politiques sont
définies en cohérence avec les réglementations
européennes, nationales, et les documents cadres
oud’orientation à l’échelle locale.
Des collectivités territoriales s’engagent dans des
études prospectives portant, par exemple, sur les
évolutions de la diversité végétale en lien avec le
changement climatique, afin de définir des poli-
tiques locales d’adaptation en termes de produc-
tion agricole ou de préservation des caractères
identitaires du territoire. Elles peuvent également
concerner la capacité de résilience des territoires
vis-à-vis de l’augmentation du niveau des eaux
(mer, fleuves, cours d’eau) ou de la recrudescence
des catastrophes naturelles.
L’étape préalable à la construction d’un projet de
territoire consiste à prendre en compte les élé-
ments de prospective et à analyser de manière
croisée l’ensemble des données ayant vocation à
yêtre intégrées (schémas régionauxde cohérence
écologique, schémas d’aménagement et de ges-
tion des eaux, documents qui relèvent des poli-
tiquesénergie-climat etdes risquesnaturels), pour
les traduire en termes de choixdedéveloppement
urbain. L’arsenal réglementaire doit être utilisé par
les équipes de concepteurs selon une approche
transversale pour la production puis la gestion du
territoire.
La réflexion sur les écosystèmes dans le projet
de territoire nécessite de définir les liens entre
TVB/nature/vivant et dimension paysagère, entre
les choix des acteurs locaux et les enjeux tech-
niques de l’aménagement au-delà de la question
des « impacts », entre les intérêts de ces acteurs
et les contraintes territoriales, entre les pro-
jets et la préservation/restauration des services
écosystémiques.
Apprécier les enjeuxdebiodiversité
sur le territoire
Dans les projets, la lutte contre l’érosion de la bio-
diversité dans les territoires impose de connaître
les enjeux : espèces en danger, menaces (frag-
mentation ou absence d’habitat), évolution des
espèces sauvages et des habitats naturels avec le
changement climatique. Ces enjeux doivent être
définis en amont du projet de territoire, et exami-
nés en lien avec le fonctionnement du territoire,
grâce à la mobilisation de spécialistes, écologues
et/ou naturalistes en particulier, et de compé-
tences cartographiques.
À l’échelle du grand territoire, les écosystèmes à
identifier et à spatialiser sont notamment :
– lesécosystèmesaquatiques (eau saléeoudouce)
et les zones humides dont la préservation est une
prioriténationale ;
– les écosystèmes terrestres (forêts, prairies) ;
– les espaces agricoles, les haies qui les bordent ;
– les espaces de lisières qui accueillent une diver-
sité spécifique et permettent les échanges entre
milieux, zones de conflits potentiels d’usage des
sols (limites espaces artificialisés/espaces agri-
coles et naturels, espaces publics/espaces privés,
forêt/plaine, etc.).
Chacundecesmilieuxabriteune fauneetuneflore
spécifiques. Ces réservoirsdebiodiversitépeuvent
être reliéspardescorridorsécologiquesau seinde
la trame verte et bleue.
QUELLEAPPROCHEDESÉCOSYSTÈMES
ÀL’ÉCHELLEDUGRANDTERRITOIRE?