LES ÉCOSYSTÈMES - ÉLÉMENTS D’ANALYSE THÉMATIQUE ET TECHNIQUE - COMPLÉMENT DU GUIDE DE L’AEU2 - page 19

Cequ’ilfautsavoir
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– installer de la diversité demilieux et de biotopes
à toutes les échelles de territoire : ombragé/enso-
leillé, sec/humide, ouvert/fermé, grand espaces/
petits espaces, sols acides/sols alcalins, etc. ;
–maintenir la vie du sol : surface perméable pour
l’alimentation en eau, continuités écologiques,
etc. ; pour la biodiversité, la richesse du sol réside
dans la diversité de ses propriétés (niveau d’hu-
midité, capacité de drainage, profondeur, pH,
concentration en azote, etc.), et pas seulement
dans sa fertilité ;
–maintenir ou recréer laviedans l’eauet restaurer
laqualitéde l’air ;
– faciliter l’installation (habitat), l’alimentation
(ressources) et le déplacement d’un maximum
d’espèces animales et végétales en leur offrant
des gîtes dans les aménagements et le bâti (fis-
sures, caches, joints, abris, etc.), en évitant les
pièges (vitrage « traversant », vitrage d’angle sur
les immeubles) et l’usage de biocides dans les
espaces verts.
Mobiliser une largeexpertise
pour une analyseécosystémique
Approche écosystémiquedes territoires
Cetteapprochenécessitede faireappel àdeséco-
logues, des naturalistes et/ou des botanistes, des
spécialistes du sol, de la climatologie urbaine, des
hydrologues et des hydrogéologues, etc. Ceux-ci
travailleront avec les urbanistes ou les paysagistes
à la construction du projet urbain, en croisant les
diagnostics pour définir une stratégie.
Cette expertise peut être intégrée à des structures
locales comme les agences d’urbanisme pour les
projets de planification. Pour des projets opéra-
tionnels, projets d’aménagement (ZAC, requali-
fication de quartier, etc.) ou de requalification de
sites (espaces publics ou privés, îlots bâtis, etc.), le
recours à des prestataires spécialisés est souvent
requis. Par ailleurs, les projets se construisent avec
lescitoyens.L’appui surdesassociations localesper-
metd’intégrer l’expertised’usagedans lesprojetset
departir des initiatives citoyennes sur lesprojetsde
natureenville, de jardinageurbainoupériurbain.
L’AEU
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intègre cette interdisciplinarité et cette
participation dans les projets, y compris sur les
petits espaces publics et les espaces privés. Elle
participe à la formation des équipes techniques
au servicede la collectivitéet procuredesmoyens
supplémentaires aux équipes demaîtrise d’œuvre
pour un travail plus approfondi et transversal.
Approche écosystémique et intégrée
à l’échelledesmilieux et des ressources
Une approche écosystémique et intégrée est éga-
lement à adopter à l’échelle desmilieux et des res-
sources. Ainsi, pour l’eau, plutôt que d’investir dans
des infrastructures monofonctionnelles (réseaux
d’eaux pluviales, bassins de rétention, déshuileurs,
etc.), il faut limiter l’imperméabilisation des sols en
amont et maintenir des surfacesminéralisées (hors
bâtiment) perméables. Cela permet l’infiltration et
la rétention sur place par des noues, des systèmes
de chaussées réservoirs, des espaces publics inon-
dables,destoituresvégétales,etc.Lesnouesvégéta-
lisées et les bassins de rétentionpaysagers intégrés
à des espaces collectifs assurent le traitement des
pollutions des eaux de ruissellement des voiries
(alors que les déshuileurs concentrent et évacuent
directement la pollution dans le milieu «naturel »
durant les épisodespluvieux). Lagestionalternative
des eaux pluviales qui s’est développée récemment
témoigne de la modification des pratiques. Cette
approcheducyclede l’eauenmilieuurbainpourrait
être transposéeàd’autresmilieux (le sol, l’air).
Développer lapédagogie
sur les écosystèmes et leur gestion
Undénominateurcommunpouraborder laquestion
desécosystèmesdans l’urbanisme, entre lesexperts
et les concepteurs, est l’usage de certains outils
comme la cartographie. Elle permet d’identifier les
services écosystémiques, de révéler les enjeux les
plus importantsàchaqueéchellede territoireet leur
articulation aux différentes échelles. Pédagogique,
elle favorise les négociations avec les parties pre-
nantes surdesquestions tellesque l’occupationdes
solsou ladimensionécologiquedupaysage.
Lescorridorsécologiqueset leurgestion impliquent
des espaces privés. L’intégration de parcelles et
terrains privatifs aux trames vertes et bleues (par
exemple : desparcellesd’entreprisespour leGrand
Paris, le recoursà lacontractualisationpour lespar-
celles privées à Grenoble) nécessite une vigilance
particulière sur la pérennité de la non-artificialisa-
tiondes tènementsprivés.
Les cahiers de prescriptions ont une durée de vie
limitée et il existe peu de moyens de contrôle de
leur respect, d’où l’importance d’une pédagogie
vis-à-visdes opérateurs et desparticuliers. Il s’agit
de montrer aux opérateurs l’intérêt des services
écosystémiques (approche coûts/bénéfices) et
d’expliciter aux particuliers les prestations atten-
dues dans les cahiers des charges.
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