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20 •
Par exemple,
le référentiel
HQE-Aménagement
contient 17 thèmes
incluant les écosys-
tèmes et labiodi-
versité, qui doivent
êtreanalysésdans
lecontextede
l’opération.
ÉLÉMENTSDEMÉTHODEPOUR
INTÉGRERLESÉCOSYSTÈMES
DANSLESPROJETSD’URBANISME
L’intégration des écosystèmes dans les pratiques d’urba-
nisme se fait aux troiséchellesdeprojet : grand territoire,
projet urbain, quartier, avec des méthodes adaptées à
chaqueéchelleetàchaquecontexte territorial. La réussite
desprojetsdeproductionde laville reposenotammentsur :
- une volonté politique coordonnée aux différentes
échellesdu territoire (commune, agglomérationoucom-
munautés de communes, départements, régions) et la
cohérenceduprojetavec le territoiredans lequel il s’inscrit ;
- une continuité de l’effort, de l’ébauche du projet à la
mise enœuvre et à la gestion pour assurer la pérennité
desambitions, adapter la réalisationselon l’évolutiondes
connaissances et desbonnespratiques en lamatière ;
- la construction demodèles de configuration territoriale
ou urbaine sur la base de scenarii, en fonction des ser-
vices écosystémiques rendus et de leur hiérarchisation.
L’AEU
2
apporte de la transversalité, met en avant les ser-
vices écosystémiques et les liens avec les autres thèmes
de l’AEU
2
et les cinq finalités du développement durable.
L’AEU
2
favorise l’intégration de ces dimensions en amont
des politiques sectorielles : politiques foncières et d’amé-
nagement du territoire, développement économiquemais
aussi qualitéde viedes habitants et réductiondes inéga-
lités écologiques. Elle permet aussi d’aborder les enjeux
spécifiques auxécosystèmes. Elleéclaire laprisededéci-
sion, avec ladémonstrationdesavantagesde l’intégration
des écosystèmes dans la planification, l’aménagement et
la construction vis-à-vis des collectivités et des opéra-
teurs. L’efficacité de la démarche repose notamment sur
son côté prescriptif, tant sur la méthodologie et le pilo-
tageduprojet, que sur les seuils à respecter pour assurer
une qualité environnementale minimum à travers la ré-
daction des cahiers des charges pour le recrutement des
maîtres d’œuvreet les livrables demandés. Les principaux
élémentsdeméthode sont détaillés ici.
LESÉCOSYSTÈMESAUPRISMEDE
LAMÉTHODOLOGIEAEU
2
Principes déterminants de ladémarcheAEU
2
Participation
L’AEU
2
peut apporter une plus-value, notamment au
moment dedéfinir les objectifs et lesmoyens de lesmettre
en œuvre, même pour les projets sans labellisation ou
certification, sur les petits espaces publics et les espaces
privés. Elle offre la possibilitédedévelopper la pédagogie
etd’allerplus loinque la réglementationsur la réponseaux
différents enjeux. Les processus de participation doivent
prendre en compte les perceptions et priorités d’acteurs
(professionnels, citoyens) aux intérêts souvent divergents
(contraintes économiques, enjeux de développement
durable) s’agissant des écosystèmes, sur des sujets variés
tels que l’utilisation des terres et de l’eau, la lutte contre
lechangement climatique, lesespacesverts, lespratiques
decultureouencore lemodede vie.
La concertation est incontournable, notamment avec
les agriculteurs et acteurs économiques à l’échelle du
grand territoire, les opérateurs et propriétaires fonciers
à l’échelle du projet urbain, les habitants à l’échelle de
l’opération d’aménagement pour la compréhension, l’ex-
pression et l’adhésion de tous, et l’inscription des enjeux
environnementauxdans ladécision.Sonobjectifdoit rester
d’élaborer desprojets partagés : qualité de vie, bien-être, in-
térêtécologiques.
Évaluationde ladémarcheet de sonobjet
Des indicateurs de suivi et d’évaluation sont à définir dès
la première étape de l’AEU
2
sur la base de la situation de
référence. Il faut tenir compte des données de cadrage à
l’échelle nationale ou locale, des documents cadres, des
études d’impact et les évaluations environnementales
pour lesSCoTet PLU(i), et des référentiels existants
20
.
A l’étape 2, les objectifs sont formalisés dans le PADD
des SCoT et des PLU, et dans un document ayant valeur
d’engagement dans lesopérationsd’aménagement.
Les indicateurs constituent une grille d’évaluation du
projet. Ils devront être adaptés à l’échelle, au contexte
du projet (spécificités naturelles et urbaines, etc.), ainsi
qu’à l’ambition du projet. Il pourra s’agir d’indicateurs de
résultats et/ou d’indicateurs de moyens. Par exemple sur
les sols : bioindicateurs, végétation de surface, degré
d’artificialisation, éléments pédologiques, fonctionnalités
hydrologiques de surface, etc. Ils permettent d’évaluer le
projet et de suivre les actions mises en œuvre lors de
l’étape4.
Ces évaluations doivent êtremulticritères, associer sujets
techniques et pratiques sociales. A titre d’exemple :
biodiversité, qualitédes eauxpluviales, pratiques sociales
des espaces, et modes actifs de déplacement sont inter-
dépendants.
Il s’agit aussi de réaliser des approches coûts/bénéfices
montrant les intérêts financiers pour chacune des parties
prenantes du projet, en termes d’investissement et de
fonctionnement, de différents scenarii de développement
urbainoud’aménagement,ainsique lesbénéficesouservices
que l’onpeuten retirer sur leplanenvironnemental, social et
économique.
ÉLÉMENTSDEMÉTHODEPOUR INTÉGRER LESÉCOSYSTÈMESDANS LESPROJETSD’URBANISME
CAHIERTECHNIQUE
ÉCOSYSTÈMESDANSLESTERRITOIRES