Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 2 MOBILITÉ - page 13

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DÉFINITIONSETENJEUXDE LAMOBILITÉ
CAHIERTECHNIQUE
MOBILITÉ
Densité
La définition de la densité urbaine comme le nombre de
logements oudem
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deSHON (surfacehorsœuvrenette)
rapporté à une surface est assez symptomatique d’un
mode de qualification de la ville faisant abstraction des
pratiques sociales et des usages de l’espace, pourtant
déterminants dans la compréhension des facteurs de
mobilité.C’estmalheureusement laseuledonnéemaniable
dans un règlement d’urbanisme. Or cette définition pose
diverses questions dont celle du choix de la surface en
question : surface totale correspondant au périmètre de
projet, cumul des surfaces constructibles comprenant ou
non les espaces publics. Une même valeur chiffrée peut
donc se traduire en plusieurs réalités, et sonmaniement
servir des intérêtsdifférents.
Intensité
Le travail sur l’urbain se fonde autant sur la densité
perçue que sur la densité telle qu’elle est mesurée, et
sur la mixité, qui peut être appréhendée de diverses
façons. C’est pourquoi, à lanotiondedensitéet demixité,
difficiles à définir objectivement, en particulier dans un
document d’urbanisme, est souvent préférée la notion
d’intensité. Maîtriser la demande en mobilité nécessite
de tenir compte de la densité d’activité humaine (DAH),
regroupant la densité démographique et la densité
d’emplois. Cela impose aussi de considérer la répartition
et la complémentarité des fonctions urbaines relevant
d’autres politiques sectorielles (programmationde l’habitat,
urbanisme commercial, gestion du peuplement, accueil
des entreprises, etc.).
Chronotopie
Les modes de représentation classiques utilisés en
urbanisme sont essentiellement des schémas, des plans,
des coupes, des vues photographiques. Ils prennent donc
encomptedeux, voire troisdimensions aumaximum. Pour
qualifier le niveau d’accessibilité, par exemple vis-à-vis
d’unestationde transportcollectifoud’unéquipement, on
dessine en général des disques dont le rayon est adapté
au mode de déplacement (par exemple, 300m pour les
piétons) sans se préoccuper du temps d’accès réel qui
peut fortement varier suivant la configuration spatiale
(effetsdecoupure, etc.). Laquatrièmedimension, le temps,
apparaît très rarement dans les représentations. Or c’est
un des paramètres déterminants dans le choix du mode
de déplacement. Des panneaux de signalisation pour les
modes actifs peuvent donner les temps de parcours. Une
cartographie en anamorphose permet, en adaptant la
forme de la carte, d’illustrer le temps d’accès plutôt que
la distance physique. Une démarche chronotopique, qui
mêle les dimensions spatiales et temporelles, induit de
nouvelles formes de partage de l’espace et des modalités
degouvernance. Il est également indispensabledeprévoir
l’évolution dans le temps des usages et des formes de
mobilité,enparticulierpourdéfinir l’offredestationnement.
Figure2 : Dans l’Isère, laZACdeBonneest unécoquartier dans lequel
l’anciennecasernemilitaire situéeenpleincentre-ville laisseplaceà
850 logements, des commerces, unhôtel 4étoiles, uncinémad’art et essai,
uneécoleetune résidencepour étudiants.©ArnaudBouissou/METL-MEDDE
Figure3 : LeParvisde laDéfense, lieud’échangesetd’activités importants
en Ile-de-France, aétépensépour que lesactivités puissent yévoluer
aucoursde la journéepuisde lanuit, sans jamais s’interromprevraiment.
©SylvainGiguet/METL-MEDDE
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