Cahiers techniques de l'AEU2 - N° 7 CLIMAT ET ENERGIE - page 19

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Le premier intérêt de la lutte contre les îlots de chaleur
urbains est de diminuer les risques sanitaires qui lui sont
liés : c’est lecas des risques liés aux canicules, mais aussi
lesproblèmes, notamment respiratoires, dusà lapollution
des villes. L’augmentation des températures engendrées
par l’effet d’îlot de chaleur aggrave en effet la pollution
atmosphérique et accroît les effets néfastes du smog
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sur la santéhumaine.
S’agissant d’air intérieur, les besoins de rafraîchissement
et de climatisation peuvent générer une hausse de la
demande en énergie, ayant pour conséquence l’émission
degazàeffetdeserreselon lasourced’énergieemployée.
Les climatiseurs sont souvent privilégiés afin d’assurer
unconfort thermique rapideenpériodeestivale.Maisune
climatisation accrue et généralisée peut entraîner des
impacts accentuant l’îlot dechaleur urbain !
De façon générale, la climatisation à grande échelle peut
occasionner :
- une grande demande en énergie, défavorable à la poli-
tiqued’atténuationdes émissionsdeGES ;
- la production de chaleur anthropique par extraction de
l’air chaud de l’intérieur du bâtiment vers l’extérieur du
bâtiment ;
- l’émission de gaz à effet de serre (CFC1, HCFC2, HFC)
causéepar l’utilisationde fluides frigorigènesnocifs ;
- la dégradation de la qualité de l’air et certaines de ses
conséquences sur la santé humaine (Legionella par
exemple).
Le « Guide de recommandation pour lutter contre l’effet
d’îlot de chaleur urbain », met en évidence 3 niveaux
d’intervention :
- le premier concerne le territoire et la ville et s’appuie
sur le potentiel qui réside dans la stratégie territoriale
des collectivités. C’est l’exemple des arbitrages quant à
l’usagedes sols ;
- le deuxième niveau est celui du quartier et de la rue.
Il s’agit de l’évolution des quartiers, des aménagements
extérieurs et des groupes de bâtiments qui les com-
posent. Il s’agit àceniveaude trouver unéquilibreentre
l’adaptation du domaine public et des espaces entre
lesbâtiments et leur développement ;
- le troisième niveau concerne l’îlot et le bâtiment.
Ici les possibilités d’action offertes concernent l’échelle
du bâtiment (habitat, commerce, tertiaire) et son envi-
ronnement immédiat. Les possibilités d’action relèvent
de sa conception et son intégration, ainsi que son
exploitationet sagestion.
La prise en compte des recommandations doit s’inscrire
dans une approche globale et intégrée de l’ensemble
des thématiques afin d’agir à l’échelle globale comme
à l’échelle locale. La sensation de confort des espaces
extérieurs est eneffet liéeàdifférents facteursd’ambiance
qui évoluent selon les lieuxet les sensibilités.
Parmi ces facteurs, on trouveprincipalement :
- la température (T°) : température de l’air, température
de surface, températured’ambiance ;
- l’humidité liée principalement aux zones plantées et
auxplansd’eau ;
- les vitesses d’air et les turbulences qui varient suivant
ladirectiondes vents et lesobstacles sur site ;
- l’ensoleillement régi par les ombrages du site et les
matériauxchoisis ;
- d’autres facteurs comme lebruit ou laqualitéde l’air.
Enconséquence, la formeurbaine, lanaturedesmatériaux,
ainsi que d’autres composantes (végétation, eau…)
influent directement sur la combinatoiremicroclimatique
qui en résulte. C’est la combinaison de ces différents
facteurs qui permettra de lutter efficacement contre
l’effet d’îlot de chaleur urbain et d’offrir aux habitants
des espaces extérieurs confortables enpériodeestivale.
>
En savoir plus :
L’adaptation aux effets du changement climatique
est également abordée dans le cahier technique
« Ecosystèmes dans les territoires » du dispositif AEU
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sur les sujets de lagestionde l’eauet de lapréservation
de labiodiversité.
INTRODUCTION
CAHIERTECHNIQUE
CLIMATETÉNERGIE
19 •
Le smog, com-
posédeparticules
fines et d’ozone
troposphérique,
se forme lorsde
la réactionentre
les rayonsdu
soleil, lachaleur
(très favorable
au-dessusde30°C)
et lespolluants
(oxydesd’azote
(NOx) et composés
organiques volatils
(COV)). Enaccen-
tuant lachaleur et
enaccroissant les
risquesde vagues
dechaleur, les îlots
dechaleur urbains
aggravent donc
lephénomènedu
smoget ainsi la
recrudescencedes
problèmes respira-
toires aigus,
les casdebron-
chites, l’athérosclé-
rose, les infarctus,
les accidents
cérébrovasculaires
et lesmorts subites.
Figure7 : Lavilledense faitobstacleauxécoulementsd’air favorablesau
rafraîchissementnaturel desespacesextérieurs. Demêmeque lavégétation
et l’eau,moinsprésentes, nepermettentpasun rafraîchissementnaturel
suffisant. Les îlotsdechaleur urbains sont favorisés.
Source :©ArnaudBouissou/MEDDE-MLET
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