Cahiers techniques de l'AEU2 - N°3 ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES - page 32

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RÉUSSIRLAPLANIFICATIONETL’AMÉNAGEMENTDURABLES
CAHIERTECHNIQUE
ACTIVITÉSÉCONOMIQUES
- une réflexionprospective s’impose face aux nombreuses
incertitudes soulevées par les tendances économiques.
Quelles ruptures économiques ?Quelles accélérations ?
Il s’agit aussi de se questionner sur l’influence de ces
facteurs sur le territoire. La programmation de la crois-
sance liée au développement urbain passe par une
mécanique relativement bien connue : la mise sur le
marché de nouveaux logements crée des besoins en
termes d’activités commerciales et de services, de
crèches et d’hôpitaux lorsque le bassin de vie corres-
pondaubassind’emploi
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. En revanche, celan’influepas
directement sur le besoin d’activités productives, sur
lesquelles l’exercicedeprojectionest plus complexe.
Divers axesdeprojet émergent decesquestionnements :
Agir sur l’existant :
•En travaillant sur l’intensité urbaine dans les secteurs
prioritaires, et sur lamixitédecesespacesenconsidérant
plusieurs critères : les besoins de regroupement de flux
(les regroupements d’entreprises peuvent générer des
économies demoyens, d’énergie, etc.), ledegréd’impor-
tancede laproximitéavec laclientèle, lesnuisancesqui
empêchent lamixité réelle. Ces critères sont à recouper
avec la typologiedes activités pour déterminer la locali-
sationen fonctiondes impacts.
>
•En faisant monter en gamme les zones d’activités exis-
tantes. Cela passe par l’amélioration de la performance
environnementale des zones d’activités existantes,
l’évolution de la mixité fonctionnelle des zones qui
deviennent progressivement des morceaux de ville,
mais aussi, sur certains sites de déprise économique et
commerciale, par des opérations de renouvellement
urbain voire le retour en espaces naturels ou agricoles
(si laqualitédes sols lepermet).
Répondre auxnouveauxbesoins urbains :
Lorsque la pression démographique est forte, que cer-
tainesactivitésnuisiblesdoivent êtreéloignéesde la ville,
etque ledéveloppementprévunepeutêtreaccueilli dans
le tissu urbain existant. Cela peut aboutir à la création
d’un nouveau quartier urbain. La collectivité doit alors
minimiser l’impact environnemental et la consommation
foncièrede l’urbanisation.
•Unnouveauquartier résidentieldoittendrevers lamixité :
toute nouvelle implantation d’habitat doit être pensée
en lien avec les lieux d’emploi et de services, dans le
quartier ouàproximité.
•Un nouveau quartier destiné à accueillir des activi-
tés à fort impact environnemental doit être pensé
selon le typed’activités, lesbesoinsd’accessibilitéet les
contraintesd’implantation liées aux impacts.
•L’ouverture ou le développement de nouvelles ZA péri-
phériques non desservies par les TC ne peut plus être
envisagée.
Prendre en compte l’activité agricole :
Elle doit être intégrée au projet au même titre que les
autres activités, avec ses fonctionnalités, ses besoins en
foncier, le servicequ’elle représente. Elleades incidences
sur l’organisationdu territoire, l’identité territoriale, l’envi-
ronnement. Deux typesd’agricultures sont àdifférencier :
• l’agricultureurbainequi estàdévelopperetàpromouvoir ;
• l’agriculturepériphériquequi est àprotéger car c’est un
espace sous pression foncière. Elle permet d’alimenter
le territoire en denrées locales (circuits courts), notam-
ment grâce auxAMAP
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, quimettent en relationdirecte
des consommateurs et unproducteur, et auxpaniers de
fruitset légumes récupérablesengareàdestinationdes
personnes empruntant le trainpour aller travailler.
L’exempledeNantesMétropole
Plusieurs villesmettent enplacedes projets à l’échelle
de l’agglomération. Ainsi, Nantes Métropole est en
partenariat avec la chambred’agriculturepour réaliser
un diagnostic territorial détaillé sur l’agriculture, avec
des enquêtes auprès d’agriculteurs, une analyse des
parcelles par photo aérienne, la mise en place d’un
outil SIG.
Renforcer l’attractivité territoriale
sur des segments
compétitifs (cadre de vie, qualité environnementale, etc.)
en réponseauxattentesdes entreprises.
Le « milieu innovateur »
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, qui se caractérise par les
conditions idéales en matière de communication, de
qualité de vie et d’équipements techniques et permet
une meilleure efficacité économique, est important. Les
politiques publiques du grand territoire peuvent donner
des impulsions par le biais des services urbains qui
proposentdesaidescibléespourcertainstypesd’activités.
38 •
La relationde
causeàeffet n’est
pas systématique
si bassinde vieet
bassind’emploi
sont différents.
39 •
Associations
pour lemaintien
d’uneagriculture
paysanne.
40 •
Maillat, Quevit
&Senn, 1993.
1...,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31 33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,...108